Au 1er jour du Ramadan 2025, le marché des changes en Algérie connaît une forte volatilité, avec une légère hausse de l’euro face au dinar algérien. Alors que la Banque d’Algérie maintient des cotations relativement stables, le marché parallèle affiche des valeurs bien plus élevées, confirmant l’écart persistant entre les deux circuits.
Les taux de change officiels et parallèles
Le cours de l’euro en Algérie varie fortement selon qu’il soit échangé sur le marché officiel ou le marché noir. Ce 1er mars qui coïncide avec le 1er jour du Ramadan 2025, sur le marché officiel, la Banque d’Algérie affiche un taux d’achat à 141,04 dinars et un taux de vente à 141,08 dinars. En revanche, sur le marché parallèle, l’euro s’échange à 250 dinars à l’achat et 252 dinars à la vente.
Cette différence se traduit par un écart considérable sur la valeur de 100 euros. Dans les circuits bancaires officiels, cette somme équivaut à environ 141 04 dinars, alors qu’elle atteint entre 250 00 et 252 00 dinars sur le marché noir. Ce déséquilibre illustre une demande accrue en devises étrangères, notamment pour les voyages, les importations et les transactions hors du cadre bancaire.
Le dollar et la livre sterling suivent la tendance
L’euro n’est pas la seule monnaie à afficher une différence significative entre les deux marchés. Le dollar américain et la livre sterling connaissent également une hausse importante sur le marché noir.
Le dollar américain s’échange officiellement à 134,58 dinars à l’achat et 134,60 dinars à la vente, alors que sur le marché informel, il atteint 242 dinars à l’achat et 244 dinars à la vente. La livre sterling, quant à elle, est cotée à 170,44 dinars à l’achat et 170,53 dinars à la vente en banque, tandis qu’elle grimpe à 300 dinars à l’achat et 303 dinars à la vente sur le marché parallèle.
Les devises canadienne et émiratie suivent également cette dynamique, confirmant une forte demande de monnaies étrangères en Algérie.
Pourquoi un tel écart entre les marchés ?
L’écart entre le taux officiel et le taux du marché noir s’explique par plusieurs facteurs. L’offre limitée sur le marché officiel rend l’accès aux devises difficile pour les particuliers et les entreprises, ce qui les pousse à se tourner vers le marché parallèle. Le début du Ramadan entraîne traditionnellement une augmentation des transactions internationales, des voyages et des importations, ce qui accentue la demande.
Le marché informel fixe ses propres prix en fonction de l’offre et de la demande, sans être soumis aux régulations de la Banque d’Algérie. L’absence d’une politique monétaire flexible aggrave cette situation, car le taux de change officiel reste souvent déconnecté des réalités économiques du pays.
Les conséquences sur l’économie et le pouvoir d’achat
L’appréciation de l’euro face au dinar algérien a des répercussions directes sur le coût des produits importés et sur le pouvoir d’achat des Algériens. De nombreux biens de consommation proviennent de l’étranger, et une hausse du taux de change entraîne une flambée des prix, notamment sur les denrées alimentaires et les produits électroniques.
Pour les voyageurs, le coût des billets d’avion et des séjours à l’étranger devient plus élevé. Ceux qui envisagent des déplacements durant le Ramadan doivent prévoir un budget plus conséquent. Face à une monnaie locale qui perd de sa valeur, certains Algériens préfèrent convertir leurs économies en devises étrangères, ce qui amplifie encore la demande.
Vers une stabilisation du marché après le Ramadan ?
Le marché des devises connaît généralement une forte activité en début de Ramadan, suivie d’un ralentissement progressif. Toutefois, plusieurs éléments pourraient maintenir la pression sur le dinar après cette période. L’évolution des taux directeurs des grandes banques centrales et les incertitudes économiques mondiales pourraient influencer la valeur des devises étrangères.
Les politiques monétaires algériennes auront également un rôle déterminant. Un assouplissement des restrictions sur l’accès aux devises pourrait réduire la dépendance au marché noir, tandis qu’un resserrement des mesures risque d’accentuer l’écart entre les deux marchés. La dynamique du marché pétrolier, qui conditionne en grande partie la valeur du dinar, restera un facteur clé à surveiller.
Un marché très volatile
Le début du Ramadan 2025 confirme une tendance haussière du taux de change de l’euro face au dinar algérien, notamment sur le marché parallèle. L’écart persistant entre le taux officiel et le marché noir met en évidence les difficultés d’accès aux devises et la forte demande pour l’euro et le dollar.
Si aucune mesure concrète n’est prise pour réduire cet écart, la tendance pourrait se prolonger au-delà du Ramadan, avec des impacts économiques notables sur le pouvoir d’achat et les importations en Algérie.