La fin du ticket de métro en carton débute en Île-de-France. Le Pass Navigo devient incontournable quels sont les enjeux de cette révolution des transports.
Le ticket de métro en carton vit ses dernières heures en Île-de-France. À partir d’avril 2025, il ne sera plus valide dans plusieurs gares et stations. En toile de fond, la montée en puissance du Pass Navigo et des solutions numériques qui redessinent notre manière de voyager. Une ère s’achève, une autre commence.
Depuis ce mardi 8 avril 2025, un symbole familier des transports franciliens s’efface peu à peu : le ticket de métro en carton, ou ticket t+, ne sera plus accepté dans 142 gares et stations d’Île-de-France. Cette disparition, loin d’être anecdotique, s’inscrit dans un projet de modernisation d’envergure porté par Île-de-France Mobilités. L’objectif ? Créer un réseau plus fluide, plus connecté, et plus respectueux de l’environnement.
Un adieu progressif à un emblème du quotidien
C’est une page qui se tourne dans l’histoire des transports franciliens. Le petit ticket blanc à bande magnétique, compagnon de route de millions de voyageurs depuis des décennies, entame officiellement sa disparition. Ce mardi 8 avril 2025, 142 gares et stations de la région ne le reconnaissent plus. Et ce n’est que le début; d’ici la fin de l’année, l’ensemble du réseau d’Île-de-France Mobilités passera au tout-numérique.
Pendant des décennies, le petit rectangle blanc à bande magnétique a accompagné les trajets quotidiens de millions d’usagers : métro, RER, bus, tramway… Le ticket t+ était universel, ancré dans la routine des Franciliens comme dans l’imaginaire collectif. Mais il est aujourd’hui dépassé : fragile, peu pratique, facilement perdu ou démagnétisé, et surtout, source de déchets en masse.
Sa disparition ne sera pas brutale mais progressive. Dès cette semaine, les bus et tramways d’Île-de-France ne reconnaissent plus le ticket en carton dans plus de 140 gares. Les lignes de métro, de RER et de trains de banlieue suivront au fil des mois, jusqu’à une disparition complète d’ici fin 2025.
Cette décision est le fruit d’une réflexion stratégique de long terme, amorcée dès les années 2010. Elle répond à plusieurs impératifs : modernisation des infrastructures, réduction des coûts de gestion, et surtout, réduction de l’empreinte écologique.
Pass Navigo, modernisation au service du voyageur
Cette transition s’inscrit dans une transformation plus large du réseau de transport francilien. Pour Île-de-France Mobilités, il ne s’agit pas seulement d’éliminer un support papier, mais de repousser les limites de l’expérience utilisateur. Les alternatives au ticket papier sont désormais nombreuses, toutes pensées pour répondre aux nouveaux usages :
- Le Pass Navigo Easy : carte sans contact rechargeable en ligne ou en borne, idéale pour les voyageurs occasionnels. Elle permet d’acheter des carnets de tickets, des forfaits journée, etc., sans générer de déchet papier.
- Le Navigo Liberté+ : pour les usagers réguliers souhaitant voyager en toute liberté. Il suffit de valider ses trajets, le paiement est prélevé en fin de mois, au tarif le plus juste, sans rechargement préalable.
- Le ticket sur smartphone : utilisable directement via les applications officielles (comme IDF Mobilités ou Bonjour RATP), le smartphone devient le support de transport. Il suffit d’un scan pour voyager.
Ces outils sont pensés pour s’adapter à la diversité des profils, touristes, résidents, professionnels en déplacement ou familles. Leur adoption permet un gain de temps, une diminution des files d’attente, et une meilleure maîtrise des dépenses.
Des enjeux environnementaux majeurs
Le ticket en carton, c’est plus de 550 millions d’unités émises chaque année en Île-de-France. Un chiffre colossal, qui représente des tonnes de papier, d’encre et de colle. Leur production, leur distribution et leur traitement après usage ont un impact environnemental significatif, rarement mesuré par les usagers.
En supprimant le ticket, Île-de-France Mobilités espère réduire de 50 tonnes par an les déchets liés aux transports, tout en diminuant l’empreinte carbone globale du réseau. C’est aussi un geste fort vers la numérisation durable, où la technologie devient un levier pour une ville plus propre.
De plus, la gestion des tickets en carton représentait un coût logistique élevé : approvisionnement, maintenance des lecteurs magnétiques, gestion des pertes ou erreurs de validation. Leur disparition permet donc aussi de réinvestir les budgets dans des services plus utiles : entretien des lignes, sécurité, accessibilité.
Une transition bien accompagnée, mais pas sans défis
Pour que cette disparition ne soit pas un frein, Île-de-France Mobilités a mis en place une campagne d’information massive, avec affichages, vidéos explicatives, et assistance en gare. Des distributeurs automatiques ont été mis à jour, des personnels formés, et des offres tarifaires incitatives ont été mises en place pour encourager les usagers à passer au numérique. Cependant, la transition ne va pas sans soulever quelques inquiétudes :
- Quid des personnes âgées, des touristes étrangers ou des publics précaires, moins à l’aise avec le numérique ?
- Les smartphones peuvent-ils vraiment remplacer tous les supports, en cas de panne, de batterie faible ou d’incompatibilité ?
- Les données personnelles seront-elles protégées dans ces nouveaux modes de validation ?
Autant de questions légitimes, auxquelles IDF Mobilités tente de répondre par une politique inclusive, avec des points de vente physiques, des assistants dans les stations et une accessibilité simplifiée.
La fin du ticket de métro en carton, loin d’être un simple changement matériel, représente un tournant culturel et écologique majeur. C’est l’un des symboles de la transformation de l’Île-de-France en une métropole plus intelligente, plus durable et plus centrée sur les besoins réels de ses usagers.
Derrière ce petit bout de carton se cachait tout un système à réinventer. Aujourd’hui, c’est chose faite. Les transports évoluent, et avec eux, notre manière de nous déplacer.