Sept voyageurs algériens refoulés à l’aéroport de Montréal, un incident discret mais révélateur qui s’est produit cette semaine au Canada. Arrivés par un vol Air Algérie, ces passagers se sont vu refuser l’entrée sur le sol canadien sans explication claire. Une situation qui suscite l’incompréhension et soulève de nombreuses interrogations au sein de la communauté algérienne établie au Canada.
Ce type de situation, bien que peu médiatisé, n’est pas isolé. Elle met en lumière les difficultés que peuvent rencontrer certains ressortissants algériens à l’entrée du territoire canadien, même lorsqu’ils voyagent avec des documents apparemment en règle. Si les autorités canadiennes disposent d’un pouvoir discrétionnaire important aux frontières, le manque de communication autour des motifs de refus alimente une forme de méfiance au sein de la diaspora. L’affaire des sept passagers retenus à l’aéroport de Montréal pose ainsi la question du traitement réservé aux voyageurs venus d’Algérie, et plus largement de la transparence des procédures d’immigration dans un contexte de contrôles renforcés.
L’aéroport de Montréal, théâtre d’un incident qui interroge
Le mercredi 9 avril 2025, à l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, sept passagers de nationalité algérienne ont été retenus en zone internationale après avoir été informés qu’ils ne pouvaient pas franchir les contrôles d’entrée. Arrivés à bord d’un vol direct en provenance d’Alger opéré par Air Algérie, ces voyageurs n’ont, selon plusieurs témoignages, reçu aucune justification formelle de la part des services d’immigration. Un seul d’entre eux a finalement été autorisé à entrer au Canada, après plus de 24 heures d’attente et d’interrogatoire.
L’affaire reste entourée de flou, tant du côté des autorités canadiennes que des passagers concernés. Selon des sources proches du dossier, les passagers ne faisaient l’objet d’aucune interdiction préalable, ni d’un défaut administratif majeur. Leurs documents de voyage, visas, passeports ou résidences permanentes étaient, pour certains, entièrement conformes à la législation canadienne. Pourtant, ils ont été retenus dès leur arrivée, sans pouvoir franchir la frontière physique du contrôle des douanes.
Des voyageurs algériens refoulés à l’aéroport de Montréal
Malgré des documents de voyage valides pour certains, passeports, visas ou cartes de résident permanent, les voyageurs algériens refoulés à l’aéroport de Montréal se sont retrouvés bloqués dès leur arrivée sur le sol canadien. Plusieurs d’entre eux ont été interrogés pendant de longues heures, sans qu’aucune irrégularité formelle ne leur soit signifiée. Ce traitement soulève des interrogations, notamment sur la cohérence des critères appliqués par les services d’immigration aux ressortissants algériens. Pour beaucoup, l’incident renforce le sentiment d’injustice et de stigmatisation, d’autant plus que ces situations ne sont que rarement médiatisées ou expliquées.
L’un des voyageurs, résident permanent au Canada, revenait d’un court séjour en Algérie. Malgré son statut légal, il a été soumis à un interrogatoire poussé, sans qu’aucune irrégularité ne soit formellement identifiée. Finalement, il a pu sortir de la zone internationale après une nuit entière passée dans l’aéroport, sans assistance ni possibilité de contact avec l’extérieur pendant plusieurs heures.
Une procédure qui interroge la diaspora
L’incident des voyageurs algériens refoulés à l’aéroport de Montréal a suscité incompréhension et inquiétude au sein de la communauté algérienne de Montréal, particulièrement active et nombreuse. Sur les réseaux sociaux, plusieurs membres de la diaspora ont exprimé leur inquiétude croissante quant aux conditions d’accueil à l’entrée du territoire, surtout pour ceux voyageant depuis l’Algérie.
De nombreux Algériens établis au Canada relèvent une hausse des contrôles aléatoires ces derniers mois, notamment à l’aéroport de Montréal, principal point d’entrée pour les ressortissants du Maghreb. Si le Canada reste officiellement attaché aux valeurs d’accueil et de diversité, les procédures frontalières semblent s’être durcies, parfois de manière arbitraire, en particulier à l’égard des passagers issus de pays dits « à risque migratoire élevé ».
Des règles strictes aux frontières canadiennes
Il faut rappeler que l’entrée sur le territoire canadien ne peut jamais être considérée comme acquise, même pour les détenteurs de documents en règle. L’agent d’immigration à l’arrivée détient un pouvoir discrétionnaire important pour accepter ou refuser l’entrée sur le sol canadien, en fonction de multiples critères : historique de voyage, comportement, réponses aux questions, doutes sur le projet de séjour, ou encore sécurité publique.
Le Canada, comme de nombreux pays, applique un système de filtrage renforcé à ses frontières, parfois perçu comme trop subjectif ou opaque. Dans certains cas, les passagers peuvent être interrogés pendant des heures, sans pouvoir bénéficier de l’assistance d’un avocat, avant de se voir notifier une décision de refoulement.
Une vigilance croissante face aux profils à surveiller ?
Si aucune communication officielle n’a été faite sur ce cas précis, plusieurs analystes estiment que le Canada renforce actuellement sa vigilance à l’égard de certains flux migratoires, notamment pour prévenir l’immigration illégale, les fraudes aux visas ou les abus de statut.
Il est également possible que les passagers refoulés aient été ciblés de manière préventive, sur la base de profils jugés « sensibles », sans que cela ne signifie nécessairement une infraction. Une pratique qui soulève des questions d’ordre juridique et éthique, surtout quand elle touche des ressortissants respectueux de la loi et de leur statut.
À l’heure actuelle, on ne sait pas si les voyageurs algériens refoulés à l’aéroport de Montréal restants ont été renvoyés en Algérie ou s’ils sont toujours en attente d’une décision finale. Le consulat d’Algérie à Montréal n’a pas encore communiqué officiellement, mais pourrait être amené à suivre le dossier, en particulier si des atteintes aux droits des voyageurs sont avérées.
Pour les membres de la diaspora, cet événement rappelle la nécessité d’être précautionneux avant tout départ, même avec des documents valides, vérifier son statut, anticiper les éventuelles questions d’agent d’immigration, et garder sur soi tout justificatif utile.