Le président Abdelmadjid Tebboune a récemment lancé un appel aux investisseurs algériens pour qu’ils s’engagent pour créer une banque privée en Algérie, marquant ainsi une étape significative vers la diversification de l’économie nationale.
Cette initiative vise à renforcer le rôle du secteur privé dans le financement des projets d’investissement et à réduire la dépendance aux banques publiques. L’appel du président Tebboune à la création de banques privées s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification économique et de renforcement du rôle du secteur privé.
En facilitant l’accès au secteur bancaire, le gouvernement espère stimuler l’investissement, mobiliser les fonds de l’économie informelle et améliorer la compétitivité du système financier algérien. Pour les entrepreneurs, cette nouvelle dynamique représente une opportunité concrète. L’environnement réglementaire est en train de devenir plus favorable, avec une volonté claire de simplification des procédures
Un appel direct aux investisseurs afin de créer une banque privée en Algérie
Lors d’une rencontre avec des opérateurs économiques, le président Tebboune a souligné l’importance de la participation active des entrepreneurs dans le secteur bancaire. Il a déclaré : « Je vous exhorte aujourd’hui à créer vos propres banques privées afin de renforcer votre présence dans l’administration. » Cette déclaration met en lumière la volonté du gouvernement de voir émerger des institutions financières privées capables de soutenir le développement économique du pays.
Le président a également abordé la question des fonds non bancarisés, estimant qu’« il y a d’énormes sommes d’argent stockées dans des sous-sols… investissez-les dans la création de banques privées ». Cette remarque fait référence à l’économie informelle, qui représente une part significative du PIB algérien. En canalisant ces fonds vers des institutions financières formelles, le gouvernement espère stimuler l’investissement et améliorer la transparence du système financier.
Réformes structurelles du secteur bancaire
Le gouvernement a entamé des réformes visant à diversifier le paysage bancaire algérien. Cela inclut l’ouverture partielle du capital de certaines banques publiques, telles que le Crédit Populaire d’Algérie (CPA) et la Banque de Développement Local (BDL), à hauteur de 30 %. Cette mesure vise à attirer des investisseurs privés et à introduire plus de concurrence dans le secteur.
La nouvelle loi monétaire et bancaire facilite la création de différentes formes de banques, y compris des banques d’investissement, des banques islamiques et des banques numériques. Cette diversification permettrait de mieux répondre aux besoins spécifiques des différents secteurs économiques et de promouvoir l’innovation financière.
Implication accrue du secteur privé
Actuellement, le financement du secteur économique privé dépend majoritairement des fonds des banques publiques, à hauteur de 85 %. Le président Tebboune a souligné la nécessité de corriger ce déséquilibre en encourageant la création de banques privées capables de soutenir les initiatives entrepreneuriales.
Le gouvernement algérien a exprimé son soutien à l’investissement privé dans le secteur bancaire, affirmant qu’il n’y a « aucune objection » à la création de banques privées. Cette ouverture représente une opportunité pour les investisseurs nationaux et étrangers souhaitant participer au développement économique de l’Algérie.
L’Algérie n’a pas encore pleinement exploité tout le potentiel de modèles bancaires spécialisés. Les banques islamiques, par exemple, répondent à une forte demande locale. Plusieurs expériences ont été lancées dans les banques publiques, mais le privé pourrait y jouer un rôle plus actif, en apportant souplesse, innovation et réactivité.
Même chose pour les banques digitales. Avec une population jeune et connectée, l’Algérie est un terrain propice au développement de banques sans guichet, 100 % en ligne. Plusieurs start-ups financières (fintech) commencent d’ailleurs à se positionner sur ce créneau.
Autre piste : les banques régionales, orientées vers les PME, l’agriculture, ou encore l’export. En ciblant des niches économiques, ces établissements peuvent accompagner le développement local de manière plus fine que les grandes banques généralistes.