Devant les fluctuations monétaires, nombreux sont ceux qui s’interrogent : quelle devise acheter en Algérie ? Entre un euro qui a atteint la barre de 260 DZD sur le marché parallèle et un dollar qui pourrait se renforcer, il est important de comprendre les dynamiques et les évolutions du moment pour faire un choix avisé.
La question de quelle devise acheter en Algérie est devenue capitale pour beaucoup d’Algériens devant l’instabilité du marché des changes. Les mouvements récents des principales devises, l’euro et le dollar américain, impactent les décisions des épargnants comme celles des voyageurs et des investisseurs. L’incertitude ambiante en matière de conjoncture économique mondiale s’ajoute à des impacts locaux résultant des décisions gouvernementales et des spéculations, rendant plus que jamais délicate la prévision de l’orientation de ces monnaies.
L’Algérie, confrontée à une dynamique spécifique entre le marché officiel et le marché parallèle, observe des fluctuations significatives des taux de change des devises. Entre l’euro qui connaît une hausse sur le marché informel et le dollar qui, bien qu’en baisse pour l’instant, pourrait connaître une reprise, chaque choix d’achat s’accompagne de ses propres risques et opportunités. Comprendre les facteurs qui influencent ces fluctuations est donc essentiel pour ceux qui souhaitent préserver ou augmenter leur pouvoir d’achat.
L’euro : une devise en plein essor
Sur le marché algérien, l’euro continue de susciter l’intérêt, et ce n’est pas sans raison. Depuis le début de cette semaine, la devise européenne ne cesse de grimper, atteignant des niveaux rarement observés. Si le taux officiel affiche une valeur d’environ 150,567 DZD pour un euro, le marché parallèle, bien plus influent pour les transactions quotidiennes, raconte une tout autre histoire.
À Port-Said, le célèbre square d’Alger où s’activent les cambistes, l’euro se négocie actuellement à 255 DZD à l’achat et 258 DZD à la vente. Cette hausse significative a pris de court bon nombre d’observateurs, surtout en l’absence de nouveautés concrètes concernant l’allocation touristique. Annoncée par les autorités pour mi-avril, cette aide de 750 euros destinée aux voyageurs algériens devait théoriquement faire pression à la baisse sur le marché parallèle. Mais en ce mercredi 16 avril, toujours aucune annonce officielle n’a été faite concernant sa mise en œuvre.
Entre temps, la spéculation repart de plus belle. Les opérateurs informels, anticipant un retard ou une remise en question de cette mesure, alimentent la demande et maintiennent des prix élevés. Ainsi, l’euro connait une double demande, celle d’un instrument de paiement et celle d’un actif spéculatif pour tirer profit des fluctuations à court terme que peut générer la volatilité de la sphère informelle.
Cette situation engendre un écart grandissant entre les taux officiels et ceux impliqués dans le marché parallèle. Alors que la Banque d’Algérie affiche toujours un euro à moins de 150 DZD, l’écart dépasse aujourd’hui les 100 dinars algériens, un record qui alimente le débat sur l’écart croissant entre l’économie formelle et informelle.
Dans ce contexte, les détenteurs d’euros se trouvent dans une position avantageuse. Ceux qui possèdent déjà cette devise peuvent vendre à un taux très lucratif. En revanche, pour les acheteurs, le timing devient un enjeu crucial. Faut-il acheter maintenant au risque de payer cher ? Ou bien attendre, au risque de voir les prix grimper davantage si l’allocation ne se concrétise pas dans les jours à venir ?
Le manque de communication explicite autour de cette mesure gouvernementale crée de l’incertitude. Or l’incertitude est déjà un facteur de développement du marché parallèle. En effet, tant que les règles du jeu ne seront pas énoncées avec précision, les spéculateurs auront toujours l’avantage.
Le dollar américain : une devise à surveiller de près
Actuellement en recul sur les marchés mondiaux, le dollar américain reste pourtant une devise stratégique à considérer pour les Algériens. Sur le marché parallèle, il s’échange à 237 dinars algériens à l’achat et 241 dinars algériens à la vente, bien en deçà des sommets atteints l’année précédente. Du côté officiel, la Banque d’Algérie affiche un taux autour de 132,314 DZD, confirmant une dynamique de baisse, du moins à court terme. Cette dépréciation du billet vert s’explique en partie par les répercussions prolongées de la guerre commerciale initiée sous l’administration Trump avec l’annonce des nouvelles taxes douanières sous le slogan « douanes réciproques ».
Cependant, de récentes discussions entre les États-Unis et la Chine ont alimenté l’espoir d’un retour du dollar. Ces importantes négociations ont certes montré des signes d’optimisme, mais n’ont jusqu’à présent pas abouti à un accord formel. Or, souvent, les marchés, dans un sens, anticipent trop ce qui pourrait donner l’illusion d’une normalisation des relations commerciales entre pays, et en ce sens, pourraient stimuler le dollar qui viendrait renforcer la confiance des investisseurs. Cependant, ces effets sont généralement de courte durée et peuvent s’inverser si les négociations échouent ou si de nouvelles tensions apparaissent.
Ainsi, même si, à l’heure actuelle, le dollar semble en retrait en raison de la situation sur les marchés boursiers, il pourrait retrouver de sa force dans les semaines à venir, notamment si des accords de commerce entre les USA et la Chine, par exemple, sont conclus, cela redonnerait de la vigueur à la devise américaine. En effet, la signature officielle des traités en question renforcerait sans conteste la confiance des marchés pour le retour de la demande sur le dollar, relançant la demande sur le dollar et, par conséquent, sa valeur sur les marchés mondiaux, y compris en Algérie.
Quelle devise acheter en Algérie ?
Il est vrai qu’en dépit de son léger recul, le dollar en Algérie reste particulièrement observé. De plus, il demeure le refuge de choix même dans un contexte de baisse ; pour le voyageur et l’épargnant, acheter des dollars à un taux relativement bas peut également être une opportunité à saisir dans l’hypothèse où la reprise se matérialise.
Critère | Euro (EUR) | Dollar (USD) |
Tendance actuelle | Appréciation face au dinar | Baisse, mais potentiel de hausse |
Facteurs influents | Politiques économiques de la zone euro | Accords commerciaux internationaux |
Impact sur l’Algérie | Augmentation des coûts d’importation | Potentiel de renforcement économique |
Autre facteur à prendre en compte : contrairement à l’euro, le dollar ne fait pas l’objet d’annonces gouvernementales comme l’allocation touristique de 750 euros, qui a pour effet d’alimenter la spéculation. Moins exposé à ce type de mesure, le dollar évolue sur le marché parallèle selon des logiques plus directement liées à l’offre, à la demande et aux tendances internationales.
En d’autres termes, alors que l’euro reste dans des zones incertaines, qui annoncent une bulle spéculative difficile à appréhender, le dollar apparaît comme le refuge le plus sûr et le plus prudent à moyen terme pour les acheteurs souhaitant mettre à l’abri leur portefeuille de devises, ainsi qu’un potentiel point d’ouverture pour un retour sur le marché.
Ce positionnement, à la fois prudent et en anticipation d’une reprise, accorde au dollar une place unique dans le marché des devises en Algérie. Bien que son attrait puisse actuellement paraître moins visible que celui de l’euro, sa capacité à rebondir rapidement pourrait surprendre ceux qui le sous-estiment.