Le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels en Algérie lancera, dès septembre, un nouveau cursus axé sur 5 spécialités du BAC Pro. Une initiative ciblée pour répondre aux besoins du marché de l’emploi tout en valorisant les compétences techniques des jeunes dès la fin du cycle moyen.
Le baccalauréat professionnel, ou simplement « BAC Pro », intégrera officiellement le paysage éducatif algérien à la rentrée de septembre 2025. Un tournant attendu au sein de la réforme du secteur de la formation professionnelle et qui s’adresse désormais aux élèves issus de la quatrième année moyenne. L’objectif du ministère est de proposer une formation technique et qualifiante sur trois ans, intégrant aussi bien des cours généraux que des enseignements pratiques, le tout ponctué par des stages en entreprise.
Le directeur de l’organisation et du suivi de la formation au ministère de la Formation professionnelle et de l’Enseignement professionnel, Siddiq Kodil, a déclaré à l’APS, que pour sa première phase, le dispositif concernera 14 lycées professionnels répartis sur 13 wilayas du pays. Ces établissements ont été modernisés, équipés de technologies récentes et dotés de personnel qualifié afin d’accueillir dans les meilleures conditions la toute première promotion. Un projet pilote, pensé en synergie avec les besoins économiques régionaux et les recommandations issues des récentes assises nationales sur la formation.
Les 5 spécialités du BAC Pro axées sur l’employabilité locale
Parmi les nouveautés du baccalauréat les plus notables, la structuration du programme autour de 5 spécialités du BAC Pro ciblées et immédiatement en lien avec les secteurs qui recrutent en Algérie. Selon Kodil , Il s’agit de :
– L’énergie et l’environnement
– Les industries de transformation
– L’électronique et les automatismes
– La mécanique et l’électromécanique
– L’agriculture
Chaque spécialité est déclinée en plusieurs sous-domaines, pensés en fonction des caractéristiques économiques et industrielles de chaque wilaya. Ainsi pour une wilaya ayant une vocation agricole, plus de modules liés à la production et à la gestion agricoles seront développés alors qu’une wilaya ayant une vocation industrielle pourra plus se concentrer sur les compétences en maintenance industrielle ou en automatisation.
L’idée étant de savoir former des profils opérationnels mobilisables immédiatement pour exercer à la sortie de la formation un emploi ou un projet entrepreneurial dans le cadre de l’économie locale.
Un programme associant éducation générale et formation professionnelle
Le contenu pédagogique des spécialités repose sur un mix équilibré entre enseignement général (mathématique, langues, physique…) et enseignements professionnels du domaine. Des périodes de formation en milieu professionnel viennent compléter ce dispositif, servant de tremplin vers l’emploi.
Le ministère a annoncé que les manuels et supports pédagogiques sont en cours de finalisation, avec une attention particulière portée à l’adaptation aux réalités du terrain. Par ailleurs, un guide de la formation professionnelle et des dossiers techniques seront mis à la disposition des enseignants et formateurs.
Un semaine d’information dédiée au BAC Pro sera organisée prochainement afin de sensibiliser les familles, les élèves et les employeurs potentiels à cette nouvelle voie de formation, encore méconnue du grand public mais aux débouchés concrets.
Une certification nationale avec passerelles vers l’enseignement supérieur
Il permet à ses bénéficiaires non seulement d’intégrer directement le marché du travail, mais également de poursuivre leur formation dans des filières techniques dans des instituts spécialisés ou encore des centres d’excellence.
Le diplôme du baccalauréat professionnel sera délivré par le Centre national des examens et concours pour la formation professionnelle, et il constitue un titre officiel reconnu par l’État algérien.
Cette double possibilité de débouchés, à savoir l’insertion professionnelle ou la poursuite d’études, fait du BAC Pro une alternative non seulement crédible mais surtout stratégique au bac général, qui pour les plus ambitieux, peut se présenter comme le levier vers l’entrepreneuriat face aux dispositifs publics de création de micro-entreprises et de start-up qui se développent.
L’ambition Sous l’égide de cette réforme, le gouvernement veut réconcilier formation et emploi, en offrant un accès direct aux métiers d’avenir. C’est une réponse pragmatique à un marché du travail en mutation, à la qualification technique souvent clef d’une insertion durable.