La valeur de 100 euros en dinar algérien connaît une légère baisse ce 18 avril sur le marché informel des devises, après plusieurs semaines de hausse. Une variation suivie de près par les voyageurs et cambistes, qui scrutent l’évolution des taux entre euro et dinar pour anticiper les meilleures opportunités d’échange.
Dans un contexte économique sous pression, la moindre variation du taux de change de l’euro face au dinar est scrutée avec attention en Algérie. Entre la cotation officielle et les échanges sur le marché parallèle, les écarts restent importants et nourrissent un débat permanent sur la valeur réelle des devises.
Ce jeudi 18 avril, une légère baisse a été enregistrée dans les échanges non officiels, marquant une pause après plusieurs jours de hausse continue. Bien qu’elle reste en dessous de ses records historiques, la monnaie européenne garde un niveau élevé, impactant directement les transactions des voyageurs, commerçants et familles dépendantes des transferts en devise.
100 euros en dinar algérien : la valeur sur le marché parallèle
Ce vendredi 18 avril, au Square Port-Said, épicentre officieux du change de l’euro, le dollar et d’autres devises en Algérie, annonce que le 100 euros en dinar algérien s’échangent désormais contre 25 700 DZD. C’est légèrement moins que les 25 800 dinars observés quelques jours auparavant. La différence est mince, mais elle indique un mouvement qui pourrait se poursuivre si la demande continue à fléchir.
Ce changement intervient après une période de hausse inattendue début avril, alors même que certains anticipaient une baisse avec l’approche de la révision de l’allocation touristique. L’euro avait alors frôlé les 258 dinars l’unité, une valeur proche de son pic enregistré fin 2023.
En parallèle, le dollar américain affiche une stabilité relative, avec un taux de 236 dinars pour 1 dollar sur le même marché. Cela équivaut à 23 600 dinars pour un billet de 100 dollars. Un écart significatif persiste donc entre les deux devises, ce qui influence les choix des particuliers au moment d’acheter ou de vendre.
Taux officiels vs marché parallèle : une dualité persistante
Du côté des guichets de la Banque d’Algérie, les chiffres racontent une autre histoire. À la date du 18 avril, l’euro est officiellement coté à 150,54 dinars algériens à la vente, bien en dessous des taux appliqués sur la sphère informelle. Une disparité qui renforce l’attrait du circuit parallèle malgré les risques liés à cette pratique.
La tendance est inversée pour le dollar, après avoir été coté à plus de 135 dinars en janvier, il s’échange désormais à 132,31 DZD selon les cours de la Banque centrale. Ce recul contraste avec l’évolution de l’euro, soulignant les dynamiques spécifiques à chaque devise selon leur usage, leur liquidité et leur demande en Algérie.
Les différences entre les deux marchés ne sont pas nouvelles, mais elles s’amplifient à certains moments, notamment en période de fêtes, de vacances ou lorsqu’une nouvelle mesure économique est annoncée. La spéculation et les anticipations jouent un rôle central dans cette mécanique.
Le rôle des fluctuations sur le pouvoir d’achat
Pour les Algériens de la diaspora, mais aussi pour les résidents qui voyagent ou reçoivent des aides en euro, chaque baisse ou hausse du taux de change se traduit concrètement dans le portefeuille. À 25 700 dinars pour 100 euros, un billet permet aujourd’hui d’acheter moins de biens ou de couvrir moins de dépenses qu’il y a quelques mois si la courbe venait à s’inverser.
Ce taux, bien que élevé, reste vulnérable aux décisions politiques, aux mouvements des banques centrales européennes ou encore à la régulation des flux de devises. La moindre annonce sur la scène internationale peut faire osciller la valeur de l’euro en Algérie, que ce soit à la baisse ou à la hausse.
Par ailleurs, l’anticipation autour de la révision de l’allocation touristique crée une certaine instabilité. En l’absence de détails concrets, une partie des acteurs économiques reste prudente, ce qui peut provoquer des mouvements spéculatifs temporaires, comme observé début avril.
Le marché informel des devises, en dépit de son caractère non officiel, demeure un baromètre informel de la santé monétaire du pays. Tant que l’écart entre le taux bancaire et le taux parallèle restera aussi marqué, les billets de 100 euros continueront de faire l’objet de toutes les attentions, entre espoir de rentabilité et prudence face à l’imprévu. Et dans les rues d’Alger, entre deux échanges feutrés, un cambiste lance : « Aujourd’hui c’est 257, demain, on verra. Ici, tout change en une heure. »