Entrepreneuriat et start-up, l’Algérie multiplie les initiatives pour attirer sa diaspora en France et stimuler l’investissement local grâce à un écosystème d’innovation en plein essor.
Entrepreneuriat et start-up sont désormais au cœur de la stratégie économique de l’Algérie. Pour renforcer son tissu productif et attirer les compétences de sa diaspora, notamment en France, objectif, transformer les talents expatriés en acteurs clés du développement national.
À l’heure où l’Algérie souhaite accélérer sa transition vers une économie fondée sur l’innovation, le gouvernement multiplie les initiatives pour mobiliser sa diaspora en France. Portée par un écosystème de start-up en pleine structuration et des incitations fiscales attractives, cette politique vise à faire de l’entrepreneuriat un véritable levier de développement, avec la communauté algérienne de l’étranger en première ligne.
Entrepreneuriat et start-up, pont entre deux rives
L’Algérie franchit un nouveau cap dans sa relation avec sa diaspora. En plaçant l’entrepreneuriat et les start-up au cœur de ses priorités économiques, le pays s’adresse directement à ses talents établis à l’étranger, notamment en France, afin de stimuler l’investissement et l’innovation sur son sol. À travers des rencontres diplomatiques ciblées, des dispositifs d’incitation financière et un discours politique favorable, l’État ambitionne de transformer sa communauté expatriée en moteur stratégique du renouveau économique national.
À Lyon, une rencontre inédite a récemment illustré cette dynamique. Organisée par le consulat général d’Algérie et soutenue par les ministères des Affaires étrangères et de l’Économie de la connaissance, l’événement a réuni plusieurs figures clés du gouvernement ainsi que des membres actifs de la communauté algérienne de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Objectif : créer des passerelles concrètes entre la France et l’Algérie autour de projets entrepreneuriaux et technologiques.
La réunion a mis en lumière l’ambition des autorités algériennes de renforcer le rôle de la diaspora dans le développement de l’économie numérique, des start-up et des micro-entreprises. « Nous voulons créer les conditions optimales pour que les porteurs de projets de l’étranger puissent investir et s’implanter durablement en Algérie », a déclaré Sofiane Chaib, secrétaire d’État chargé de la communauté nationale à l’étranger.
Un écosystème d’innovation en mutation
Depuis quelques années, l’Algérie s’est dotée d’un ensemble d’outils institutionnels pour structurer son écosystème de start-up, le Fonds algérien des start-up (ASF), l’accélérateur public Algeria venture, ou encore l’Agence nationale de l’autoentrepreneur (ANAE). Ces structures jouent un rôle clé dans le soutien financier, l’accompagnement technique et l’incubation des projets innovants. À cela s’ajoute une législation plus souple, des exonérations fiscales et une volonté affichée de faciliter les procédures administratives pour les membres de la diaspora.
Selon le ministre de l’Économie de la connaissance, Noureddine Ouadah, la diaspora algérienne est perçue comme une ressource précieuse : « Elle possède une expertise internationale, un réseau solide, et surtout une volonté de contribuer activement au progrès du pays. »
La diaspora de France prête à s’engager
Parmi les mesures mises en place pour séduire les entrepreneurs expatriés, on note des exonérations fiscales temporaires, des facilités douanières, et des subventions spécifiques pour les porteurs de projets technologiques. Les start-up fondées par des Algériens de France peuvent aussi bénéficier d’un accompagnement personnalisé, incluant des services de mentoring, de formation et de mise en relation avec des partenaires locaux.
La nouveauté réside dans la volonté de décentraliser l’investissement : les opportunités ne sont plus uniquement concentrées dans la capitale, mais s’ouvrent aux régions, à travers des pôles d’innovation à Constantine, Oran ou encore Sétif.
De nombreux profils issus de la diaspora algérienne en France ont répondu à cet appel. Entrepreneurs, ingénieurs, développeurs ou chercheurs, tous partagent un même objectif : participer activement au développement de leur pays d’origine. Les success stories se multiplient, dans les secteurs de la fintech, de la santé numérique, de l’agritech ou encore de la logistique.
Le dialogue engagé entre les institutions algériennes et les Algériens de France se veut aujourd’hui plus ouvert et pragmatique. Il ne s’agit plus de discours symboliques, mais de propositions concrètes et mesurables, assorties d’un suivi administratif plus rigoureux.
Vers un modèle économique plus inclusif et innovant
Les initiatives récentes, y compris les rencontres de Lyon, traduisent une volonté de changer le paradigme économique algérien, en s’appuyant sur des compétences extérieures, mais profondément attachées à leur pays. L’implication de la diaspora n’est plus une option mais une stratégie assumée, avec une vision claire : faire de l’Algérie un hub régional de l’innovation.
La présence conjointe du ministère des Affaires étrangères et de celui de l’Économie de la connaissance est également un signal fort. Il montre que la politique de l’État s’oriente vers l’intégration des diasporas dans la planification économique, notamment à travers des projets de co-développement.
L’entrepreneuriat et les start-up apparaissent aujourd’hui comme les vecteurs privilégiés d’une nouvelle relation entre l’Algérie et sa diaspora en France. Grâce à une série de mesures incitatives et à une ouverture croissante de son écosystème d’innovation, le pays tente de renverser la tendance historique de la fuite des cerveaux. En tendant la main à ses compétences de l’étranger, l’Algérie investit dans son propre avenir.