Le grand hommage d’Issad Rebrab à Lounis Hamitouche, figure respectée du monde des affaires et l’un des plus grands investisseurs algériens. Un moment fort, en vidéo.
Issad Rebrab, figure emblématique du monde économique algérien, a tenu à saluer la mémoire de Lounis Hamitouche, disparu cette semaine. Dans une vidéo émouvante, il revient sur l’engagement, l’humanité et la force de celui qui fut l’un des visages les plus respectés de l’Algérie.
L’industriel Issad Rebrab a salué la mémoire de Lounis Hamitouche, fondateur de la laiterie Soummam, pionnier de l’agroalimentaire en Algérie. Dans une vidéo diffusée récemment, il évoque le parcours exceptionnel d’un homme discret mais visionnaire, qui a contribué à construire une partie de l’économie nationale.
Le grand hommage d’Issad Rebrab à Lounis Hamitouche
Le décès de Lounis Hamitouche a touché bien au-delà du secteur agroalimentaire. En fondant la laiterie Soummam, il n’a pas seulement bâti une entreprise : il a posé les bases d’un modèle industriel algérien, centré sur la qualité, la production locale, et la confiance du consommateur. Pour Issad Rebrab, également entrepreneur visionnaire, ce parcours mérite plus qu’un simple salut : un hommage appuyé, personnel et sincère.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Rebrab prend la parole avec simplicité pour parler de « l’un des hommes les plus respectés et les plus méritants de notre industrie. » Il évoque leur relation, leur admiration mutuelle, et surtout le rôle fondamental joué par Hamitouche dans l’essor du secteur laitier en Algérie.
Lounis Hamitouche, bâtisseur discret et efficace
Originaire de Béjaïa, Lounis Hamitouche a commencé modestement. À une époque où l’Algérie dépendait fortement des importations, il a osé lancer la première laiterie privée du pays, avec peu de moyens mais une vision claire offrir un produit de qualité, accessible, et fabriqué localement.
Après un premier essai dans le secteur de la confection, qui ne donnera pas les résultats espérés, Lounis Hamitouche décide de changer de voie. En 1993, il se tourne vers un domaine totalement différent : la transformation laitière. C’est dans un petit atelier de Béjaïa, avec une poignée de collaborateurs — à peine vingt personnes — qu’il lance ce qui allait devenir une véritable success story algérienne : la laiterie Soummam.
À ses débuts, l’entreprise produit 20 000 pots de yaourt par jour, un volume modeste mais suffisant pour poser les premières fondations solides. Hamitouche mise sur la qualité, la régularité et surtout, sur la confiance du consommateur local.
Trente ans plus tard, le pari est largement gagné : plus de 1 350 employés, une production qui a été multipliée par 250, et une présence affirmée sur tout le territoire. Soummam est devenue la première laiterie privée d’Algérie, capable de rivaliser avec les plus grandes marques internationales, y compris des géants comme Danone. Une réussite fondée sur la constance, l’humilité et le travail bien fait.
Mais au-delà des chiffres, c’est l’approche humaine d’Hamitouche qui a marqué : proche de ses employés, enraciné dans sa région, et fidèle à ses valeurs, il a su faire prospérer son entreprise sans jamais céder aux facilités de la rentabilité rapide ou de la délocalisation.
Deux parcours parallèles, une même philosophie du travail
Issad Rebrab et Lounis Hamitouche partagent beaucoup plus qu’un simple statut d’homme d’affaires. Tous deux ont construit leur succès à partir du territoire algérien, en misant sur la production locale, la qualité, et la création d’emplois. Ils ont souvent été comparés, non pour être mis en compétition, mais parce qu’ils symbolisent deux réussites algériennes nées de l’effort, de la persévérance et de l’éthique du travail.
Dans sa vidéo, Rebrab rappelle que « Lounis était un homme droit, travailleur, et fidèle à l’Algérie. Il a toujours cru en notre capacité à produire, à innover, ici, chez nous. » Ces mots résonnent comme un témoignage authentique, de la part d’un pair, d’un collègue, presque d’un frère d’arme économique.
La disparition de Lounis Hamitouche laisse un vide dans le paysage industriel algérien. Il faisait partie de cette génération qui a construit sans faire de bruit, mais dont l’impact est bien réel. Soummam, aujourd’hui, ce sont des centaines d’emplois, des produits présents dans toutes les régions du pays, et un symbole de réussite pour beaucoup de jeunes entrepreneurs algériens.
L’hommage d’Issad Rebrab n’est pas un geste formel : c’est le respect d’un bâtisseur pour un autre bâtisseur, d’un homme qui sait combien il est difficile de réussir, sans compromis, dans un environnement souvent instable.
Une perte ressentie bien au-delà de la Kabylie
Des messages d’hommage ont afflué de toute l’Algérie, mais aussi de la diaspora. En France, au Canada, en Belgique, là où les communautés algériennes se sont installées, on salue un homme de principes, un repère dans des temps parfois troubles. Rebrab, lui, parle d’un « frère de pensée », dont la rigueur morale aura marqué les esprits bien au-delà des cercles militants.
Quand un homme comme Issad Rebrab rend hommage à Lounis Hamitouche, ce n’est pas uniquement une reconnaissance personnelle. C’est aussi une manière de rappeler à toute une génération que le travail honnête, la vision industrielle, et l’ancrage local sont encore des valeurs d’avenir.
À travers cet hommage en vidéo, c’est un message fort qui passe : on peut réussir en Algérie, avec dignité, sans bruit, mais avec un impact durable. Et c’est sans doute la plus belle manière d’honorer la mémoire de Lounis Hamitouche.