A Paris, le marché noir demeure un lieu de transaction pour ceux souhaitant convertir des devises, en dehors d’un circuit régulier. Ce 22 avril 2025, 100 euros en DZD s’échangent à un taux largement supérieur à celui des établissements bancaires et témoignent d’une économie parallèle toujours en état de marche.
Dans certaines ruelles discrètes de certains quartiers parisiens, loin des bureaux de change officiels, un autre système fonctionne à l’ombre des circuits bancaires, c’est le marché parallèle. Au cœur de la forte demande en devises entre l’Europe et l’Algérie, qui rue un réseau informel d’intermédiation extrêmement actif et prisé, surtout par la diaspora algérienne.
Alors que les canaux traditionnels imposent des plafonds ou des formalités strictes, le marché noir des devises séduit par sa simplicité et ses taux attractifs. C’est aussi dans ce cadre que se fixent, au jour le jour, les équivalents de sommes aussi banales que 100 euros… mais en dinars algériens. Et ce 22 avril 2025, la question est plus que jamais d’actualité.
Combien valent 100 euros en DZD à Paris ce 22 avril 2025 ?
Le taux pratiqué aujourd’hui sur le marché parallèle à Paris atteint 260 dinars algériens pour 1 euro. Cela signifie que 100 euros en DZD équivalent à 26 000 dinars algériens, bien au-dessus des cotations officielles. Un écart qui illustre les tensions et la dynamique particulière de ce marché informel.
À titre de comparaison, sur le marché officiel, l’euro s’échange autour de 151 dinars, ce qui donnerait un total d’environ 15 100 dinars pour 100 euros. L’écart est donc de près de 11 000 dinars, soit plus de 70 % de différence, un fossé significatif qui continue d’alimenter ce type de transactions parallèles.
Ce taux parallèle, relativement stable ces derniers jours, reste influencé par plusieurs facteurs : la demande croissante en devises en Algérie, la rareté du dinar convertible en France et les mouvements de la communauté algérienne lors de périodes de transferts d’argent ou de préparation de voyages.
La diaspora algérienne alimente le marché informel
Les échanges de la monnaie européenne contre des dinars algériens à Paris ne concernent pas que les résidents français d’origine algérienne. Ils s’étendent aussi aux voyageurs, aux petits commerçants et à ceux qui souhaitent transférer de l’argent vers leur famille restée en Algérie.
Les taux de cette opération se négocient fréquemment entre connaissances ou via des cambistes bien identifiés. Les réseaux sociaux et certaines messageries privées favorisent également des échanges discrets marqués par la confiance plutôt que par la légitimité du cadre légal.
Ce circuit parallèle, toléré dans certaines circonstances, comporte des risques. Les mouvements inattendus de l’offre et de la demande dans le cadre plus ou moins légal du marché informel, les escroqueries possibles, l’absence de régulation, peuvent entraîner des pertes pour les usagers ou des sanctions.
Taux parallèle à Paris vs marché noir en Algérie
Il est à signaler que, parfois, les taux observés à Paris sur le marché noir des devises sont différents des taux algériens. Par exemple, à Alger, le taux du square Port Said tourne actuellement autour de 256 DZD à la vente et à 259 DZD à l’achat contre 1 euro, un peu moins que le tarif parisien. Cela peut s’expliquer par de nombreux facteurs : une offre en euros plus large à Paris, un circuit d’acheminement vers l’Algérie ou des variations en lien avec les événements économiques ou politiques.
À cette occasion, la mise en place de l’euro numérique et la réflexion autour de la traçabilité des transactions pourraient dans un futur proche contraindre encore plus cette pratique. Mais pour le moment, le cash et l’informel passent toujours en priorité pour ceux qui ont un besoin de rapidité et de flexibilité.
L’économie de l’ombre persiste malgré les régulations
Les autorités françaises comme algériennes cherchent depuis longtemps à freiner ces circuits informels. Mais tant que l’écart entre le taux officiel et le taux réel sera aussi marqué, le marché parallèle du dinar en France continuera à exister. En effet, il constitue une interface financière à l’égard d’une population dont les besoins ne profitent pas toujours des circuits de financement qui sont proposés par les banques classiques.
Les variations du taux de change, telle celle observée ce matin à 260 dinars pour 1 euro à Paris, ne sont pas de simples chiffres. Elles décrivent aussi une trajectoire migratoire, des liens transnationaux et des économies de survie qui s’organisent en dehors des circuits institutionnels.