Tandis que la circulaire de la Banque d’Algérie est attendue, six banques publiques affirment leur pleine disponibilité à verser l’allocation de voyage à 750 euros. Une annonce qui s’inscrit dans un plan national de transformation bancaire, entre financement de l’investissement, digitalisation et ouverture à la finance islamique.
L’annonce de la remise en œuvre de l’allocation de voyage à 750 euros intervient dans un climat de réformes bancaires accélérées. Si la décision finale de la Banque d’Algérie est encore attendue, les principales banques publiques ont déjà fait savoir qu’elles étaient fin prêtes à en assurer le versement. Mais au-delà de cette mesure symbolique pour les voyageurs, c’est toute une stratégie de modernisation du système bancaire algérien qui se dessine en toile de fond. Objectif : bâtir un secteur plus performant, plus inclusif et tourné vers l’investissement productif.
Banques concernées par l’Allocation de voyage à 750 euros
L’Algérie franchit un nouveau cap dans la réforme de son système bancaire. Alors que les citoyens attendent la relance de la distribution de l’allocation de voyage à 750 euros, six grandes banques publiques ont confirmé leur capacité opérationnelle à activer immédiatement le dispositif dès réception de la directive officielle. Une mesure attendue, mais aussi révélatrice d’une volonté politique de modernisation plus vaste du secteur bancaire national.
Six établissements bancaires prêts à l’action
La Commission des finances de l’Assemblée populaire nationale, présidée par Osama Arabawi, a récemment rencontré les dirigeants des principales banques publiques. Résultat, la Banque nationale d’Algérie (BNA), la Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR), la Banque extérieure d’Algérie (BEA), le Crédit populaire d’Algérie (CPA), la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (CNEP), ainsi que la Banque de développement local (BDL) ont toutes affirmé leur disponibilité à verser l’allocation dès la validation réglementaire.
Ces banques, disposant d’un réseau étendu sur l’ensemble du territoire, ont assuré être techniquement prêtes, disposant des dispositifs logistiques et informatiques nécessaires pour opérer ce versement destiné aux voyageurs algériens.
Une mesure conjoncturelle dans un chantier structurel
Mais cette annonce ne s’arrête pas à une simple mesure technique. Elle intervient dans un contexte où l’Algérie ambitionne de refonder en profondeur son paysage bancaire. À la suite de ces réunions, la Commission des finances a formulé un plan stratégique en dix points pour réformer le secteur, réduction des délais de traitement des crédits, digitalisation massive, création de circuits spécifiques pour les investisseurs, et surtout développement de la finance islamique.
Ce dernier point marque une étape importante avec l’annonce imminente de la création du tout premier Banque nationale islamique, affiliée à la BNA. Ce projet vise à structurer un segment de marché jusque-là partiellement couvert, tout en assurant un encadrement juridique et religieux rigoureux.
Digitalisation et réduction de l’usage du cash
La relance de l’allocation de 750 euros s’inscrit également dans une dynamique plus large de dématérialisation des services bancaires. Parmi les priorités évoquées : généraliser les applications mobiles, activer les services de paiement via QR code, développer des cartes de crédit différées comme la « CIB Plus », et réduire l’usage du cash.
En favorisant ces outils modernes, les autorités entendent répondre aux exigences d’un public jeune, connecté, et avide de solutions bancaires flexibles. Cela représente aussi un levier essentiel pour renforcer la bancarisation, améliorer la traçabilité des transactions et lutter contre l’économie informelle.
L’enjeu dépasse largement les considérations techniques. Pour Osama Arabawi, les banques doivent redevenir des acteurs centraux du développement économique. Cela passe par une meilleure orientation des crédits vers des secteurs à forte valeur ajoutée : agriculture, industrie, technologies.
Il a également insisté sur la nécessité d’étendre la couverture bancaire aux zones enclavées, en modernisant les agences et en instaurant un accueil adapté aux jeunes porteurs de projets, aux professionnels et aux investisseurs locaux.
En attente de la circulaire de la Banque d’Algérie
Pour l’heure, tout est prêt pour la distribution de l’allocation de voyage à 750 euros. Seule manque la circulaire de la Banque d’Algérie, dont la publication est attendue dans les prochains jours. Une fois cette étape franchie, les guichets pourront s’ouvrir à nouveau pour ce versement en devises, suspendu depuis plusieurs années.
Plus qu’une mesure ponctuelle, cette allocation apparaît désormais comme un indicateur de confiance entre l’État, les citoyens et leurs banques. Un symbole, aussi, de la volonté d’aligner le système financier national sur les standards internationaux, dans un esprit de transparence, de performance et de proximité.