Le projet de fabrication de voiture électrique 100% algérienne, auquel concourent des experts en électrochimie tels que, Karim Zaghib, laisserait envisager le positionnement de l’Algérie parmi les acteurs de l’industrie automobile électrique, en particulier en matière de maîtrise de fabrication de batteries LFP (lithium-fer-phosphate).
L’Algérie s’engage en effet dans la transition énergétique en développant un véhicule électrique intégralement conçu et fabriqué sur son territoire. Ce projet ambitieux, porté par des ingénieurs nationaux, a pour but de faire diminuer la dépendance à l’importation et d’encourager l’innovation nationale.
D’ailleurs, le Centre de Recherche en Technologie industrielle (CRTI) de Chéraga à Alger a récemment présenté un prototype de véhicule électrique 100 % algérien, fruit d’un travail collaboratif entre entreprises privées et publiques, démontrant donc savoir-faire et capacité des acteurs nationaux sur le registre concepteur et fabricant automobile.
Un projet ambitieux pour l’industrie automobile algérienne
Grâce à son potentiel énergétique et ses richesses naturelles, l’Algérie tire tous les profits d’une nouvelle ère dans la fabrication de véhicules électriques. L’objectif du pays est de produire des voitures électriques 100% algérienne, un défi qui a le potentiel de révolutionner l’univers de l’économie et de l’industrie. Ce projet va bien au-delà de l’assemblage de véhicules. La démarche consiste à maîtriser l’intégralité du processus industriel pour produire des véhicules, de la conception au montage des batteries.
Les potentialités naturelles dont dispose l’Algérie, et notamment le phosphate et le lithium dans le massif du Hoggar, un minerai stratégique, sont des atouts incontournables dans cette perspective. Le lithium est en effet indispensable à la fabrication des batteries des véhicules électriques et l’Algérie souhaite, tout autant, transformer cette richesse naturelle en un atout clé pour son développement industriel.
C’est d’ailleurs l’un des points forts soulignés par l’expert algérien en électrochimie Karim Zaghib, lors de son intervention à la radio nationale : « L’Algérie possède les capacités et surtout l’écosystème requis pour la transformation énergétique » En misant sur des ressources naturelles abondantes et un transfert de compétence ciblé, l’Algérie peut dépasser le simple rôle d’assembleur pour devenir un acteur de l’innovation. » Dans son allant d’optimisme, il dira : « l’industrie de transformation du lithium pour la production du carbonate de lithium et du dioxyde de lithium n’est pas compliquée et que l’Algérie peut le faire facilement ».
En effet, le lithium, minerai essentiel pour la fabrication des batteries de véhicules électriques, est au cœur du projet. L’Algérie détient d’importantes réserves de ce minerai, son exploitation stratégique pourrait avoir un impact fort sur l’industrie automobile mondiale. Sa transformation locale pourrait en effet réduire la dépendance du pays aux importations et permettre l’exportation des ressources de valeur. Le lithium algérien pourrait également être intégré dans des chaînes de valeur mondiales de plus en plus axées sur la transition énergétique, une démarche qui renforcerait la position de l’Algérie sur le marché global.
Le rôle des batteries LFP dans la fabrication de voiture électrique 100% algérienne
L’une des pierres angulaires de ce projet est la fabrication de batteries lithium-fer-phosphate (LFP). Ces batteries, qui sont plus sûres et moins coûteuses que les autres types de batteries lithium-ion, représentent une source potentielle de réduction des coûts pour les véhicules électriques. Karim Zaghib a mis au point des technologies permettant à l’Algérie d’investir dans ce secteur stratégique. Un développement local de la fabrication de ces batteries permettrait de ne plus avoir recours à des importations et stimulerait l’économie du pays.
Le grand atout des batteries LFP est leur longévité, associée à leur capacité à fonctionner à des températures élevées, caractéristiques de l’Algérie notamment le Sud algérien. Ce point justifie la pertinence du choix d’une voiture électrique 100% algérienne.
Pour rappel, le prototype dévoilé par le CRTI est une réalisation entièrement locale. Les ingénieurs du centre ont conçu la batterie au lithium, une entreprise publique a développé le moteur, et une société privée basée à Sétif a pris en charge la carrosserie. Les roues ont été fabriquées par une entreprise algérienne, Iris. Ce véhicule peut rouler à une vitesse de 35 km/h, signe d’une avancée substantielle dans le domaine du secteur automobile algérien.
Cependant, la production de masse nécessite de lourds investissements. Le CRTI propose aux sociétés de construction automobile de tirer profit de ces innovations tout en les aidant à industrialiser la voiture électrique 100% algérienne. Cette collaboration vise à transformer ce prototype en un produit commercialisable au service du développement du secteur automobile national.
La présente initiative s’inscrit dans une stratégie globale de diversification de l’économie algérienne et de promotion d’une gestion durable et manifeste le souci du pays de développer l’innovation tout en réduisant son empreinte carbone. Cependant, la mise en œuvre de l’ambition dépendra d’une capacité à résoudre les problèmes techniques et financiers de la production industrielle de véhicules électriques en Algérie.
La collaboration avec Ganfeng Lithium : un levier stratégique
Autre élément essentiel du projet, la coopération avec Ganfeng Lithium constitue l’un des leaders mondiaux de la transformation du lithium, va permettre à l’Algérie de bénéficier d’un savoir-faire international ciblé en matière d’exploitation, de production et de recyclage des batteries. Pour l’Algérie, l’enjeu est de développer des filières de récupération, de traitement et de recyclage des matériaux stratégiques, afin d’assurer un fonctionnement en « boucle » durable et rentable.
Ganfeng est un acteur clé de la transformation du lithium et du recyclage des batteries. Non seulement elle permet à l’Algérie d’accéder aux dernières technologies disponibles et d’accélérer son entrée sur le marché, mais elle garantit également que le pays pourra développer une chaîne de valeur complète de l’extraction du minerai à la production des véhicules électriques.
Karim Zaghib : un expert algérien de renommée internationale
Karim Zaghib, expert en électrochimie et en batteries, incarne cette ambition d’exporter l’expertise algérienne au-delà des frontières. Il a déjà contribué à des projets mondiaux et possède plus de 63 licences utilisées par des géants de l’industrie automobile, dont Tesla et les constructeurs chinois, comme la soulignée dans son intervention sur la même station : « Mon équipe et moi avons développé cette technologie avec plus de 63 licences d’exploitation utilisées dans l’industrie de l’automobile électrique à travers le monde, dont 70% utilisée par Tesla et 100% par les constructeurs chinois. »
Zaghib joue un rôle essentiel dans la stratégie nationale en formant des équipes de chercheurs locaux pour développer cette industrie. Grâce à lui, l’Algérie pourra non seulement assembler des véhicules électriques, mais aussi participer à la recherche, la conception et la fabrication des batteries, un domaine essentiel pour une voiture électrique 100% algérienne.
L’intégration d’un projet de voiture électrique totalement algérienne ne se limite pas à la technologie des batteries ou à l’exploitation du lithium. Elle ouvre aussi la voie à un écosystème industriel complet, capable de générer des milliers d’emplois qualifiés dans plusieurs régions du pays. De la production à l’assemblage final, en passant par le contrôle de qualité, la logistique ou encore la maintenance post-commercialisation, tous ces maillons sont une opportunité pour contribuer à la structuration d’une filière automobile locale véritable.
Les défis et les prérequis pour faire réaliser le projet.
Pour que le projet ambitieux se réalise, plusieurs conditions doivent être réunies. D’abord, une infrastructure de production de batteries basées sur des technologies modernes adéquates en rapport avec le local, mais aussi soutenue par l’État et les acteurs économiques nationaux tant le besoin de soutien est attendu.
L’Algérie doit également garantir une formation en continu auprès des ingénieurs et des techniciens formés aux nouvelles technologies y compris l’électrochimie. Par ailleurs, la mise en place de mécanismes de financement dédiés à l’industrie automobile verte constituera un facteur important pour accompagner cette transition.
Dans ce cadre, l’Algérie semble bien lancée pour transformer son secteur automobile et de devenir un acteur de premier plan dans la production de voitures électriques 100 % algériennes. Sur cela, l’Algérie pourrait bénéficier de l’expertise de Karim Zaghib, de ses ressources naturelles et de partenariats stratégiques. Le pays est sur le point de jouer un rôle clé dans la révolution de la mobilité électrique.