Les BRICS, groupe influent qui réunit certaines des principales économies mondiales, s’étendent une fois de plus en Afrique. Après l’annonce de l’adhésion de plusieurs pays africains, l’Algérie se retrouve de nouveau dans les discussions stratégiques du groupe, promettant des échanges économiques, militaires et technologiques pour renforcer la coopération entre le continent et les membres des BRICS.
La relation entre l’Algérie et les BRICS n’est assurément pas récente, mais avec l’extension du partenariat stratégique qui vient d’être effectuée, elle a pris un tournant décisif. Alors que la rivalité internationale se radicalise en Afrique entre des puissances économiques mondiales que sont la Chine, l’Inde et les États-Unis, l’Algérie semble y trouver une occasion unique pour diversifier ses relations internationales et affermir sa position sur le continent africain.
Au sein des BRICS : une coopération soutenue avec l’Afrique
Le groupe des BRICS, composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, est en voie de lancer une nouvelle phase de sa coopération avec les pays africains. Cette nouvelle phase se matérialise par la participation de dix pays africains, l’Algérie notamment, à un ensemble de projets de développement ambitieux. Ces États seront non seulement bénéficiaires de puissants investissements, mais aussi partie prenante d’initiatives militaires et d’infrastructures sur lesquelles compteront les pays du BRICS.
En tant qu’acteur majeur des BRICS et en tant que pilote de cette initiative, l’Inde a choisi comme pays cibles de cette coopération l’Afrique du Sud, le Kenya, la Tanzanie, le Nigeria, l’Éthiopie et le Mozambique, ainsi que d’autres pays africains comme le Ghana, l’Algérie, l’Angola et l’Ouganda, dans l’objectif manifesté, est de renforcer les coopérations avec ces pays d’Afrique.
En effet, l’Inde aspire à resserrer les connexions avec ces pays, dont l’Algérie, pays de l’Afrique du Nord à la stature géopolitique et énergétique considérable, qui s’aligne parfaitement avec cette dynamique. Par cette coopération, les BRICS envisagent de se positionner plus fermement sur le continent africain, un enjeu crucial pour leurs objectifs économiques et diplomatiques. Ce rapprochement s’inscrit dans une démarche plus générale de diversification des unions commerciales et de défense.
Une stratégie multiaxe pour l’Algérie
Pour l’Algérie, l’intégration aux BRICS est l’opportunité sûre d’améliorer les relations diplomatiques et commerciales avec ces puissances émergentes, mais également un levier permettant de renforcer sa position géopolitique en Afrique. Grâce à la coopération avec les pays du BRICS, l’Algérie espère bénéficier d’un meilleur accès à des technologies avancées, en particulier dans les domaines de l’énergie, de la défense ou des infrastructures.
L’Inde, en particulier, apparaît comme un acteur stratégique dans ce partenariat, que ce soit à travers la prévision d’exercices militaires conjoints, d’investissements dans les infrastructures et l’industrie de la défense majeurs, voire de transfert de technologies dans le secteur de la défense, mais aussi dans celui des énergies renouvelables, ce qui pourrait permettre, là encore, à l’Algérie de moderniser ses capacités et de diversifier ses sources d’énergie, de même que la coopération dans les secteurs du transport maritime et des infrastructures portuaires.
BRICS et l’Algérie : des échanges économiques prometteurs
Une autre dimension importante de cette relation renforcée vise les échanges. L’Algérie avec ses ressources naturelles dans une diversification de ses relations commerciales, notamment avec les pays membres des BRICS. Les membres du groupe, en particulier l’Inde et la Chine, sont intéressés par les importations de produits énergétiques, mais aussi par les opportunités d’investissement dans le secteur industriel et les infrastructures.
Les projets d’investissements dans les énergies renouvelables sont un autre axe majeur de la coopération. Ainsi, l’Algérie pourrait se transformer en acteur stratégique du développement des énergies solaires et éoliennes en Afrique du Nord, avec l’appui des BRICS qui ont une vision commune du développement durable et des innovations technologiques. Ce projet de partenariat pourrait permettre à l’Algérie d’exporter ses ressources tout en redynamisant son secteur énergétique.
L’Algérie, qui, depuis plusieurs années, cherche à diversifier ses alliances économiques, voit dans les BRICS des partenaires potentiels crédibles, en alternative aux anciens partenariats plus traditionnels avec des pays occidentaux, dans un cadre plus large de géoéconomie et de géopolitique de restructuration et de réorientation pour tenter de ne plus dépendre des anciennes puissances coloniales et pour s’ouvrir aux nouveaux marchés émergents.
L’Algérie et l’émergence des BRICS en Afrique
L’implication des BRICS avec l’Algérie intervient dans une conjoncture de forte concurrence pour la présence en Afrique. Alors que la Chine et les États-Unis intensifient leur diplomatie et leur économie en Afrique, les BRICS, en adoptant cette démarche égalitariste, cherchent à y donner un élan, tourné vers une coopération fondée sur des échanges réciproquement avantageux.
À travers sa situation géographique, son rôle dans le domaine énergétique et son engagement dans les dossiers de sécurité, l’Algérie est bien positionnée pour tirer profit de cette nouvelle dynamique. Sa participation aux BRICS pourrait en faire un acteur clé dans la redéfinition et la redynamisation des relations entre l’Afrique et les grandes puissances économiques mondiales.
Actuellement, la question est de savoir comment la coopération se déroulera dans le concret et si l’Algérie saura profiter de toutes les opportunités ouvertes par les BRICS. Les mois à venir devraient permettre de préciser les contours de cette relation, qui pourrait redessiner les équilibres d’influence en Afrique du Nord et au-delà.