Le chocolat Dubaï made in Algérie a été récemment interdit en Tunisie. Pourquoi ce produit, populaire en Algérie, a-t-il été retiré des rayons tunisiens ? Selon l’APOCE, il s’agit d’une importation illégale contenant des additifs alimentaires interdits en Tunisie. Découvrons quand, comment et pourquoi cette décision a été prise.
Le chocolat Dubaï made in Algérie fait l’objet d’une vive controverse après son retrait du marché tunisien. Ce produit, largement apprécié en Algérie pour sa qualité et son goût, a suscité de nombreuses interrogations de part et d’autre de la frontière. Pourquoi les autorités tunisiennes ont-elles pris cette décision ? Est-ce un problème de qualité ou une question réglementaire ? Faisons le point sur les raisons officielles de ce retrait et les réactions des consommateurs, en nous appuyant sur les précisions apportées par l’APOCE (Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement).
Le chocolat Dubaï made in Algérie est interdit en Tunisie, que s’est-il passé ?
Le chocolat Dubaï made in Algérie, produit par la société BIFA sous la marque Story, fait l’objet d’une vive controverse après son retrait du marché tunisien en janvier 2025. Alors que ce produit continue d’être commercialisé sans problème en Algérie, la décision des autorités tunisiennes a surpris et inquiété de nombreux consommateurs en suscitant des réactions variées, notamment sur les réseaux sociaux où les consommateurs s’interrogent sur la véritable raison de cette interdiction.
Dans un communiqué officiel, l’APOCE (Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement), a expliqué que ce chocolat n’avait jamais été exporté officiellement vers la Tunisie. En réalité, il aurait été introduit illégalement via des circuits de contrebande, ce qui a déclenché l’intervention des autorités tunisiennes. Ce point est crucial car il explique en partie la réaction des autorités sanitaires de Tunisie, un produit non enregistré officiellement échappe à la réglementation stricte imposée aux importations légales.
Mais ce n’est pas tout. En plus de l’aspect légal, des analyses ont révélé la présence d’additifs alimentaires interdits en Tunisie depuis les années 1970.. Ces additifs, pourtant autorisés en Algérie et même en Europe dans des doses précises, ne sont pas conformes aux normes tunisiennes actuelles, leur utilisation est strictement interdite en Tunisie, Par ailleurs, des doutes ont été soulevés concernant les colorants alimentaires présents dans sa composition, ce qui a contribué à la décision des autorités tunisiennes de retirer le produit du marché.
Raisons officielles du retrait du chocolat Dubaï en Tunisie
Les autorités tunisiennes ont justifié le retrait du chocolat Dubaï made in Algérie par des considérations strictement réglementaires et non par des problèmes de qualité ou de sécurité alimentaire. Voici les principales raisons évoquées :
1 – Présence d’additifs alimentaires interdits en Tunisie :
Bien que ces additifs soient autorisés en Algérie et dans d’autres pays, la Tunisie applique une réglementation datant des années 1970, qui interdit leur utilisation. Il s’agit notamment de certains colorants alimentaires et conservateurs qui, bien qu’inoffensifs aux doses autorisées ailleurs, ne sont pas conformes aux normes tunisiennes.
2 – Introduction illégale sur le marché tunisien :
Le produit n’a pas été importé dans le cadre des circuits officiels d’import-export. Il a été introduit via des réseaux de contrebande, ce qui signifie qu’il n’a pas été soumis aux contrôles sanitaires et douaniers habituels en Tunisie.
3 – Absence de traçabilité :
L’absence de documentation officielle sur la chaîne d’approvisionnement et la traçabilité du produit a également pesé dans la décision des autorités tunisiennes. La traçabilité est un élément clé dans la gestion des risques alimentaires à l’échelle internationale.
Des plaintes et des analyses en cours
Du côté tunisien, la situation est plus complexe. L’annonce des analyses en cours par l’Instance nationale de sécurité sanitaire a renforcé la méfiance des consommateurs. Certains craignent des risques sanitaires, tandis que d’autres dénoncent une polémique exagérée alimentée par des rumeurs non vérifiées.
Selon les déclarations de Mohamed Rabhi, directeur général de l’Instance nationale de sécurité sanitaire en Tunisie. l’Instance a reçu plusieurs plaintes concernant le chocolat Dubaï ainsi que d’autres confiseries en forme d’œil.
Toutefois il a précisé que qualifier ces produits de « cancérogènes », comme l’ont affirmé certaines organisations, est une exagération. Selon lui, de telles accusations doivent être étayées par des analyses de laboratoire précises. Il a appelé à la prudence dans la diffusion d’informations liées à la santé publique, soulignant que des analyses sont actuellement en cours pour évaluer la sécurité de ces produits.
Cependant, Rabhi a également indiqué que, quelle que soit l’issue des tests, ces produits sont considérés comme non sécurisés en Tunisie, car leur origine est jugée inconnue du point de vue des circuits officiels. Il recommande donc aux consommateurs tunisiens d’éviter de les acheter jusqu’à la publication des résultats des analyses.
Le directeur général de l’Instance nationale de sécurité sanitaire en Tunisie a également distingué deux catégories de produits alimentaires sur le marché tunisien :
- Les produits importés via des circuits officiels, soumis à des procédures de contrôle strictes par l’Instance nationale de sécurité sanitaire.
- Les produits du marché parallèle, qui échappent à toute vérification réglementaire. C’est dans cette seconde catégorie que s’inscrit le chocolat Dubaï made in Algérie, introduit sans déclaration officielle.
L’APOCE rassure les consommateurs algériens
Face aux inquiétudes des consommateurs algériens, l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (APOCE) a rapidement réagi pour clarifier la situation. Selon Mustapha Zebdi, président de l’APOCE, le chocolat Dubaï made in Algérie est parfaitement sûr pour la consommation en Algérie.
Il a souligné que le produit est soumis à des contrôles rigoureux en laboratoire avant sa mise sur le marché algérien. Ces contrôles portent sur plusieurs aspects :
- Qualité des ingrédients
- Respect des normes de sécurité alimentaire algériennes
- Absence de substances nocives pour la santé
Zebdi a ajouté que le chocolat est fabriqué selon des normes de qualité élevées, comparables à celles appliquées dans l’Union européenne. Le retrait en Tunisie ne remet donc pas en cause sa qualité intrinsèque, mais s’explique uniquement par des différences dans les réglementations nationales.
Un produit populaire en Algérie malgré la controverse
Malgré cette controverse, le chocolat Dubaï made in Algérie reste très populaire sur le marché algérien. Sa saveur unique, sa texture fondante et son prix abordable en font un choix prisé des consommateurs. De nombreux Algériens ont exprimé leur soutien au produit sur les réseaux sociaux, dénonçant ce qu’ils perçoivent comme une polémique exagérée.
Cette affaire met en lumière les différences de réglementation entre pays voisins et soulève des questions sur l’harmonisation des normes alimentaires dans la région maghrébine. En effet, des produits autorisés dans un pays peuvent être interdits dans un autre, non pas pour des raisons de dangerosité, mais en raison de règles nationales spécifiques souvent héritées de lois anciennes.
Importation illégale : un problème récurrent dans la région
Le cas du chocolat Dubaï made in Algérie interdit en Tunisie illustre également un problème plus vaste : celui des importations illégales entre pays voisins. La porosité des frontières facilite la circulation de produits non déclarés, échappant ainsi aux contrôles sanitaires et douaniers.
Cela pose des défis importants en matière de sécurité alimentaire :
- Absence de contrôle qualité lors de l’importation
- Risque de produits périmés ou mal conservés
- Manque de traçabilité en cas de problème sanitaire
Les autorités tunisiennes, tout comme leurs homologues algériennes, appellent à un renforcement de la coopération régionale pour mieux contrôler ces flux et garantir la sécurité des consommateurs.
Cette affaire, qui mêle questions sanitaires, réglementations divergentes et circuits d’importation non officiels, soulève des enjeux bien plus vastes que le simple retrait d’un produit. Les résultats des analyses en cours seront déterminants pour éclaircir la situation et apaiser les inquiétudes des consommateurs des deux côtés de la frontière.