D’après le dernier rapport de la CNUCED, l’Algérie intègre le top 10 des pays africains les plus aptes à tirer parti de l’intelligence artificielle (IA) et des technologies émergentes. Un signal positif pour l’avenir numérique du pays, malgré les défis qui subsistent..
L’IA, la robotique, le Big Data et les technologies d’avant-garde sont au cœur de la transformation numérique mondiale. En Afrique, rares sont les pays qui possèdent les infrastructures, les compétences et les politiques adaptées pour en tirer pleinement profit.
Pourtant, selon le « Frontier Technologies Readiness Index 2025 » publié par la CNUCED, l’Algérie se classe dans le top 10 des pays africains les mieux préparés à intégrer ces innovations stratégiques. Ce classement Africain souligne les avancées notables du pays, tout en rappelant la nécessité d’accélérer les efforts pour rester compétitif dans la course technologique mondiale.
IA, l’Algérie dans le top 10 africain
En 2025, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a publié un nouveau classement mondial sur la préparation des pays à exploiter les technologies d’avant-garde, notamment l’intelligence artificielle, la robotique, l’internet des objets, la 5G, le Big Data, ou encore l’hydrogène vert. Sur 170 pays évalués, l’Algérie se hisse à la 103e place mondiale, mais surtout à la 8e position à l’échelle africaine, intégrant ainsi le top 10 des nations les plus prêtes du continent à tirer parti de ces innovations technologiques.
Ce classement, basé sur des critères tels que le déploiement des infrastructures TIC, les compétences numériques, la recherche et développement, la capacité industrielle et l’accès au financement, permet de mesurer le potentiel réel des pays à adopter et intégrer ces technologies dans leur économie. En se positionnant dans le peloton de tête en Afrique, l’Algérie montre une volonté d’avancer, même si elle reste encore loin des leaders mondiaux comme les États-Unis, la Suède ou le Royaume-Uni.
Une dynamique positive, mais encore timide
Le score global de l’Algérie reste modeste comparé aux grandes puissances technologiques, ce qui reflète un retard dans certains domaines clés comme l’innovation industrielle ou l’attractivité du pays pour les investissements technologiques. Néanmoins, la place occupée par l’Algérie au sein du classement africain témoigne d’un certain dynamisme sur les questions de développement technologique, en particulier depuis la montée en puissance des projets liés à l’e-administration, aux start-ups numériques et à l’enseignement des sciences informatiques dans le supérieur.
En matière de recherche et développement, l’Algérie est encore en phase de structuration, mais les initiatives publiques pour stimuler l’écosystème de l’innovation commencent à porter leurs fruits. La création de pôles technologiques, l’organisation de salons dédiés à l’intelligence artificielle, et la multiplication des incubateurs contribuent à construire un environnement plus favorable à l’émergence de compétences locales dans le domaine des nouvelles technologies.
Comparatif africain : où se situe l’Algérie ?
L’Algérie se classe juste derrière des pays comme la Namibie (92e), la Libye (90e), et la Tunisie (75e). En Afrique du Nord, le Maroc mène la danse avec une 2e place continentale et la 67e position mondiale. L’Afrique du Sud, leader régional, occupe la 52e place mondiale et domine le classement africain avec un score de 0,65, contre 0,56 pour le Maroc.
Dans ce contexte, le positionnement de l’Algérie dans le top 10 africain montre qu’elle dispose de bases solides, mais que le chemin vers l’excellence technologique reste long. L’écart avec les pays du Golfe, comme les Émirats Arabes Unis (35e mondial) ou l’Arabie Saoudite (50e), illustre la marge de progression encore nécessaire pour atteindre un niveau international compétitif.
classement CNUCED Intelligence artificielle 2025
Les 10 pays africains les mieux préparés à l’IA et aux technologies d’avant-garde (Source : CNUCED – Rapport Technologie & Innovation 2025)
🇦🇫 Rang Afrique | 🌍 Rang mondial | 🌐 Pays | 🔢 Score global (sur 1) | 💡 Points forts |
---|---|---|---|---|
1 | 52ᵉ | Afrique du Sud | 0,65 | Financement, R&D |
2 | 67ᵉ | Maroc | 0,56 | Compétences numériques, finance |
3 | 74ᵉ | Maurice | – | Innovation, services |
4 | 75ᵉ | Tunisie | – | Industrie, TIC |
5 | 85ᵉ | Égypte | – | Start-ups, formation |
6 | 90ᵉ | Libye | – | Déploiement TIC |
7 | 92ᵉ | Namibie | – | Infrastructure, accès digital |
8 | 103ᵉ | Algérie | – | Éducation supérieure, intérêt public |
9 | 105ᵉ | Ghana | – | Croissance développeurs |
10 | 106ᵉ | Nigeria | – | Écosystème tech, talents |
L’Algérie figure donc à la 8ᵉ position africaine, devant des pays comme le Ghana ou le Nigeria, et se classe 103ᵉ au niveau mondial sur 170 pays.
Quelles priorités pour renforcer la position de l’Algérie ?
Pour passer d’une position d’observateur à celle d’acteur incontournable des technologies de rupture, l’Algérie devra intensifier ses efforts dans plusieurs domaines stratégiques. Le premier reste l’investissement dans les infrastructures numériques, encore inégal selon les régions du pays. Ensuite, il est crucial de développer les compétences locales, en modernisant l’enseignement supérieur et en soutenant la formation continue dans les métiers de la tech.
Le renforcement de la recherche appliquée et l’amélioration de l’environnement des affaires sont également essentiels pour attirer des financements privés et favoriser l’émergence d’un tissu de start-ups innovantes. Le rapport de la CNUCED insiste aussi sur l’importance d’une meilleure intégration des technologies dans les politiques industrielles, afin d’accroître la valeur ajoutée locale et de diversifier l’économie.
La présence de l’Algérie dans le top 10 africain des pays les mieux préparés aux technologies d’avant-garde est une avancée symbolique, mais elle reste fragile. Si des bases existent, notamment dans la formation et l’intérêt croissant pour l’intelligence artificielle, elles doivent maintenant être renforcées par des politiques publiques audacieuses, des partenariats stratégiques et un engagement durable pour l’innovation.
Face à une transformation numérique mondiale rapide et inégalitaire, l’Algérie ne peut pas se permettre de rester en marge. L’IA, la robotique et les technologies émergentes ne sont pas seulement des tendances mondiales, elles sont désormais des leviers incontournables pour la croissance, l’emploi et la souveraineté technologique. Reste à savoir si le pays saura transformer ce bon classement continental en véritable accélérateur de son développement économique et social.