L’immigration américaine risque de subir une refonte radicale. Sous l’administration de Donald Trump, une fois la loterie américaine supprimée, elle laissera place au visa H1-B, un système de sélection plus strict qui met l’accent sur des qualifications professionnelles spécifiques avec des critères plus rigoureux et des opportunités de plus en plus restreintes.
Le 20 janvier 2025, Donald Trump 47eme président des états unis prête serment pour un second mandat, choisissant délibérément la date symbolique du Martin Luther King Day pour marquer un changement de cap. Au cœur de son discours, une refonte totale du système d’immigration américaine , axée sur la suppression de la Green Card Lottery et la valorisation des compétences via le visa H1-B.
Après des années de débats, son administration prévoit de remplacer la traditionnelle loterie des visas au USA, un système qui permettait d’obtenir une carte verte (Green Card) par un processus de sélection rigoureux et basé sur des critères précis. Le programme H1-B, l’un des plus prisés par les travailleurs qualifiés, pourrait être au cœur de ces changements. Cette politique, qualifiée de méritocratique par ses partisans, suscite autant d’espoirs que de controverses
Fin de la Green Card, la loterie américaine supprimée
L’un des éléments clés de ces réformes est la volonté de Trump de réduire la portée de la loterie des visas, qui distribue chaque année 55 000 cartes vertes à des citoyens de pays sous-représentés dans l’immigration américaine. Créé en 1990 pour diversifier l’origine des migrants, le *Diversity Visa Program* permettait à 55 000 personnes par an d’obtenir une résidence permanente. Malgré son idéal de mixité, le système a longtemps été jugé archaïque, bien qu’il joue un rôle dans la diversification de la population américaine en accueillant des personnes issues de pays où les liens migratoires sont minimes.
Le président Trump estime que le système de la loterie américaine n’est pas aligné avec les priorités de sécurité nationale et qu’il ne garantit pas un niveau de qualification suffisant pour les bénéficiaires. D’autres critiques soulignent des failles dans la gestion du programme, notamment le risque d’abus ou de fausses candidatures. Cependant, avec la fin de ce programme et une fois la loterie américaine supprimée, les espoirs des candidats moins qualifiés pourraient être anéantis. Les alternatives se concentrent désormais sur des visas plus exigeants, tels que le visa H1-B ou l’EB-5 pour les investisseurs, créant ainsi des obstacles pour ceux qui cherchent à immigrer de manière non conventionnelle aux États-Unis.
Le visa H1-B, un atout pour l’industrie technologique américaine
Ces derniers jours, le visa H1-B est sur toutes les lèvres, mais de quoi s’agit-il exactement ?
Qu’est-ce qu’un visa H1-B ?
Le visa H1-B est un permis de travail temporaire destiné aux professionnels qualifiés souhaitant occuper un poste aux États-Unis. Il s’adresse principalement à des candidats ayant un diplôme universitaire (ou une expérience équivalente) dans des domaines spécialisés comme l’informatique, l’ingénierie, la finance, la santé, ou le droit.
Particularité importante; ce visa est lié à un employeur américain. Autrement dit, impossible d’en faire la demande sans être parrainé par une entreprise qui justifie de votre utilité pour un poste nécessitant des compétences spécifiques.
Enfin, le H1-B est soumis à des quotas annuels, ce qui en fait un visa au USA très compétitif, notamment dans des secteurs en forte demande comme la tech. Il peut aussi servir de passerelle vers une carte verte pour ceux qui souhaitent s’installer durablement aux États-Unis.
Si la loterie des visas semble menacée, le visa H1-B, qui permet aux entreprises américaines de recruter des talents étrangers hautement qualifiés, pourrait être la nouvelle star du système migratoire. Il est particulièrement prisé dans les secteurs technologiques et scientifiques, où les entreprises peinent parfois à trouver des compétences locales. Plusieurs réformes majeures ont été mises en place pour le rendre plus attractif :
- Passerelle vers la citoyenneté : Les détenteurs du visa H1-B peuvent désormais accéder à la Green Card après seulement 3 ans de travail, contre 5 ans auparavant.
- Augmentation des quotas : 120 000 visas par an, soit une hausse de 40 %, avec une priorité donnée aux diplômés dans les domaines STEM.
- Accélération des procédures : Les délais de traitement sont désormais réduits à 60 jours pour les startups.
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En dépit des tentatives de l’administration Trump pour durcir les conditions d’obtention de ce visa (notamment par des seuils salariaux plus élevés), des personnalités influentes comme Elon Musk soutiennent activement ce programme. Pour Musk, PDG de Tesla et SpaceX, le maintien de la flexibilité du visa H1-B est essentiel pour garder la compétitivité des États-Unis, en attirant des professionnels parmi les meilleurs du monde.
Le milliardaire, nommé conseiller présidentiel, défend ce visa au USA comme un outil de suprématie économique, Il soutient fermement le visa H1-B, et explique que « Sans ingénieurs indiens, chinois ou français, la Silicon Valley perdrait son aura. Les restrictions aveugles tuent l’innovation. » Ce plaidoyer en faveur d’un accès facilité aux talents étrangers a eu un impact direct sur les réformes. L’administration a ainsi décidé d’exempter les salaires supérieurs à 150 000 $ des plafonds légaux, facilitant davantage l’attraction des profils les plus qualifiés. (85 % des visas H1-B attribués à des secteurs tech en 2025)
La réforme du système de citoyenneté : une approche plus sélective
Une autre mesure phare de l’administration Trump est la réforme du droit à la citoyenneté. Le président a annoncé des changements importants, visant à réduire le recours au « jus soli » (droit du sol) au profit du « jus sanguinis » (droit du sang). Ces ajustements, bien qu’encore controversés, pourraient restreindre l’accès à la citoyenneté pour les enfants nés sur le sol américain, mais dont les parents ne sont pas citoyens ou résidents permanents.
Ces réformes s’inscrivent dans un objectif de durcissement général des conditions d’entrée et de séjour aux États-Unis, tout en cherchant à renforcer le processus d’intégration pour les résidents étrangers. Pour ceux qui envisagent une naturalisation, des exigences accrues en matière de maîtrise de l’anglais et de connaissances civiques pourraient rendre le processus plus complexe. Au-delà de son rôle de simple permis de travail, le H1-B est devenu une véritable passerelle vers le rêve américain, ouvrant la voie à une carte verte pour ceux qui souhaitent s’installer durablement aux États-Unis.
Les réformes proposées par l’administration Trump visent à refondre profondément le système migratoire américain. En mettant l’accent sur la sélection des immigrants en fonction de leur qualification et de leur potentiel à contribuer à l’économie nationale, l’objectif est de répondre à des préoccupations de sécurité et d’intégration. Cependant, ces changements pourraient rendre plus difficile l’accès à la citoyenneté et à la résidence permanente pour de nombreux candidats, notamment ceux venus de pays où les liens migratoires sont faibles..