La toute première usine de voitures électriques en Algérie est en phase d’aboutissement dans la wilaya de Naâma. Porteur d’une grande ambition, le projet de cette société d’origine chinoise est une donnée déterminante pour l’industrie automobile et pour le pays dans le cadre de la transition énergétique mondiale.
Ce projet collectif entre dans la ligne du programme du gouvernement algérien qui cherche à attirer les investissements étrangers dans le secteur à technologies propres et, plus largement, dans l’industrie. C’est également un élément clé dans les aspirations du pays de rendre son secteur automobile plus moderne et de faire émerger une industrie plus verte et durable. Une initiative que soutient l’expertise chinoise, qui met en lumière l’importance stratégique de la coopération internationale pour encourager le développement industriel et économique local.
Première usine de voitures électriques, un projet stratégique pour l’Algérie
Dans l’optique de l’industrialisation et de la transition énergétique, la construction de la première usine de voitures électriques en Algérie a été annoncée par un constructeur chinois, leader mondial des véhicules à énergie nouvelle, projet qui a également fait suite à plusieurs années d’efforts pour attirer des investisseurs étrangers dans les secteurs de l’automobile et des technologies vertes et qui vise à développer l’infrastructure industrielle du pays tout en capitalisant sur les atouts géographiques et logistiques.
L’usine sera localisée dans la wilaya de Naâma pour la fabrication de voitures électriques, symbolisées par les lettres EV, qui sont l’abréviation des mots « Véhicule électrique ». Il s’agit de voitures ordinaires, mais équipées d’un moteur électrique au lieu du moteur à combustion interne qui fonctionne soit à l’essence, soit au diesel, que l’on retrouve dans les voitures et les véhicules ordinaires.
Le wali de Naâma, M. Lounas Bouzaqqa, a déclaré que ce projet constitue une opportunité pour l’économie de la région et du pays, lors d’une réunion avec les représentants de l’entreprise, en précisant les différentes étapes administratives nécessaires pour finaliser le dossier et lancer les travaux. Les autorités algériennes ont mis en exergue les ressources naturelles disponibles sur le territoire national et qui sont nécessaires à la production des véhicules propres, lithium et autres matières premières absolument indispensables à la fabrication des batteries.
Cette première usine devrait contribuer à répondre aux besoins d’une industrie automobile locale en croissance et générer des emplois sur le territoire national dans le secteur de la fabrication et de la maintenance des voitures électriques, mais aussi au développement d’une expertise élevée dans le domaine technologique. La transition énergétique, encouragée par ce projet, représente une opportunité majeure pour l’Algérie de se positionner comme un acteur clé dans le monde automobile, secteur dans lequel le pays entend jouer un rôle non seulement en Afrique du Nord, mais aussi sur le continent africain.
L’ambition de l’Algérie dans le secteur des voitures électriques
Ce premier projet de construire une usine de voitures électriques au sein du pays s’inscrit dans une vision à long terme du gouvernement algérien qui veut diversifier le pays en investissant dans les secteurs d’avenir, mais aussi faire de l’Algérie un pôle de fabrication de véhicules électriques, en s’appuyant sur les compétences locales et sur un partenariat avec la Chine, un leader incontesté du marché mondial des voitures électriques.
L’Algérie, qui dispose de ressources en matières premières et en ressources naturelles, pourrait s’imposer comme un acteur incontournable dans la production et l’exportation de voitures électriques. Du reste, le gouvernement multiplie les signes d’une politique de libéralisation à destination des investisseurs étrangers afin de réaliser une industrialisation de son secteur automobile. En effet, d’autres acteurs, tels que les grands constructeurs mondiaux Honda et Nissan, ont déjà exprimé leur intérêt. Tout laisse supposer qu’avec cette dynamique, l’Algérie pourrait devenir un hub pour la production et l’exportation de véhicules électriques à destination de marchés africains et européens.
L’impact du partenariat sino-algérien sur l’industrie locale
Le choix d’un partenaire chinois pour réaliser la première usine de voitures électriques en Algérie est un symbole fort des relations économiques croissantes entre les deux pays, la Chine étant le premier producteur mondial de véhicules électriques, apportera à l’Algérie l’expertise métier et la technologie de pointe pour concurrencer sur le marché mondial du véhicule à faibles émissions.
Ce partenariat permettra à l’Algérie de bénéficier du savoir-faire des Chinois en la matière et de mettre en place une chaîne de production. En effet, la construction de l’usine ne se réduit pas seulement à la production de véhicules, mais implique la conception et la mise en place d’un écosystème local de fournisseurs et de partenaires pour produire les pièces des véhicules électriques, un domaine clé pour l’avenir de l’industrie automobile.
Pour rappel, le ministre de l’Enseignement supérieur, M. Kamel Baddari, avait visité, en avril 2023, le Centre de Recherche en Technologie Industrielle (CRTI) Chéraga, pour lancer la production de la toute première voiture électrique « made in Alegria » fabriquée au pays, assurée par les ingénieurs du centre. À l’occasion de cette visite, il avait également examiné les différents projets de recherche du CRTI, notamment le projet de développement d’un tracteur pour les exploitations agricoles et celui de fabrication de conteneurs.
M. Baddari avait réitéré la nécessité de tirer profit des innovations locales, en travaillant à leur intégration dans les projets industriels, tout en impliquant les start-up et les étudiants au processus. Il avait également annoncé que le prototype de la voiture électrique est « en passe d’être finalisé avant son lancement futur prochain », avec la participation des jeunes compétences algériennes.
Le Professeur Mohamed Bouhicha, directeur général de la Recherche Scientifique au Ministère de l’Enseignement Supérieur avait déclaré lors de son passage dans l’émission « L’invité de la rédaction » sur la chaîne 3 de la radio algérienne que la production du véhicule électrique « Made in Algeria » est attendue pour 2025 et avait affirmé que « La production du premier véhicule électrique est confiée à un consortium formé par le CRTI et des industriels ».
Un modèle d’investissement durable pour l’Algérie
Le projet d’implantation de cette usine a lieu dans le cadre de la politique gouvernementale de développement d’une industrie automobile nationale apte à satisfaire la demande du marché local tout en favorisant une transition énergétique durable. De plus, l’Algérie possède plusieurs atouts pour mener à bien ce projet, notamment la disponibilité des ressources naturelles nécessaires pour la fabrication du véhicule électrique.
En outre, la création des infrastructures de recharge adaptées pour accompagner l’essor des véhicules électriques sur le territoire peut être un tremplin pour d’autres investissements dans le secteur automobile et permettre d’attirer des producteurs étrangers intéressés. En effet, l’arrivée de nouveaux investisseurs, la formation d’une main-d’œuvre qualifiée ainsi que la mise en place d’un véritable écosystème industriel d’appui au développement des énergies renouvelables seraient les clés pour faire de l’Algérie un leader en matière de production de véhicules électriques.
La construction de cette première usine de voitures électriques marque une étape décisive dans la mutation de l’industrie automobile algérienne, une première pierre à l’édifice d’« une nouvelle Algérie, tournée vers la diversification, l’innovation, la haute technologie et les énergies nouvelles ». Les voitures électriques, en tant que véhicules propres et non polluants, contribuent ainsi à la réduction de l’empreinte écologique et remplissent également les exigences d’une Algérie qui se veut responsable dans la lutte contre le changement climatique.
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C’est une très bonne chose ce projet je pense qu’en priorité il serait bien qu’avant cela que toute les routes soient bien goudronnée.