L’Algérie installe ses premiers bureaux de change dans les aéroports et les ports, une réforme visant à encadrer les transactions en devises. Dès février 2025, les voyageurs pourraient échanger légalement leurs devises via des guichets mis en place par la Banque d’Algérie. Ce dispositif s’accompagne d’une allocation touristique portée à 750 €.
L’Algérie amorce une nouvelle étape dans la gestion des devises avec l’ouverture de ses premiers bureaux de change officiels dans les principales infrastructures de transport. Selon certaines sources, ces guichets de la Banque d’Algérie devraient être opérationnels au cours du mois de février 2025, notamment à l’aéroport international d’Alger et au port d’Alger. Ils permettront aux voyageurs d’accéder à des services de change sécurisés et encadrés par la réglementation en vigueur..
L’Algérie installe ses premiers bureaux de change dans les aéroports et les ports
Imaginez-vous à l’aéroport d’Alger, valise en main, prêt à embarquer pour un voyage à l’étranger. Jusqu’ici, obtenir des devises pouvait relever du parcours du combattant. Les voyageurs devaient se rendre dans une banque avant leur départ, une étape souvent fastidieuse. Désormais, il suffira de se présenter à l’aéroport avec son passeport, son visa, son assurance voyage et le montant équivalent en dinars pour obtenir cette précieuse allocation touristique. Une simplification bienvenue, surtout pour ceux qui ont des emplois du temps chargés.
A partir de février 2025, pour la première fois depuis l’indépendance, des bureaux de change officiels, gérés par la Banque d’Algérie, font leur apparition dans les aéroports et les ports. Une petite révolution pour les voyageurs, mais aussi pour l’économie du pays. L’ouverture de ces bureaux de change en Algérie marque la volonté de l’État de réduire la prépondérance du marché noir dans les transactions en devises. Jusqu’ici, l’absence de guichets officiels poussait de nombreux voyageurs à se tourner vers des circuits informels, souvent risqués et non sécurisés.
Si Alger est la première ville à bénéficier de cette réforme, d’autres grandes agglomérations comme Oran, Constantine, Annaba et Tlemcen devraient suivre dans les prochains mois. L’objectif étant d’améliorer l’accès aux devises pour les Algériens, Offrir un service sécurisé et transparent aux visiteurs étrangers et de réduire l’influence du marché noir sur l’économie nationale.
Bureaux de change en Algérie : quelles sont les opérations autorisées ?
L’ouverture des bureaux de change en Algérie ne signifie pas que le dinar algérien est devenu entièrement convertible. Les transactions en devises sont strictement encadrées par la Banque d’Algérie, avec des opérations limitées à des besoins spécifiques. Voici les principales opérations autorisées :
1. Vente de devises aux résidents algériens
Les personnes physiques résidant en Algérie peuvent acheter des devises étrangères convertibles contre des dinars algériens, mais uniquement pour des motifs bien définis :
- Voyages à l’étranger : cela concerne l’achat de devises dans le cadre de l’allocation touristique pour les séjours à l’international. Cette allocation, récemment portée à 750 euros par an, vise à couvrir les dépenses personnelles des voyageurs.
- Soins médicaux à l’étranger : les résidents peuvent obtenir des devises pour financer des traitements ou des interventions médicales dans des établissements de santé à l’international.
- Frais d’études et de stages : les étudiants algériens poursuivant des études ou effectuant des stages à l’étranger ont le droit d’acheter des devises pour financer leurs frais de scolarité, d’hébergement et de vie courante.
2. Vente de devises aux non-résidents
Les personnes physiques non-résidentes peuvent également bénéficier de services de change dans les bureaux de la Banque d’Algérie. Cette possibilité concerne principalement le reliquat de dinars algériens qu’ils ont en leur possession à la fin de leur séjour en Algérie.
Cependant, il existe des conditions strictes :
- Les dinars à échanger doivent provenir d’une cession de devises préalablement réalisée lors de l’arrivée en Algérie, avec une attestation de change à l’appui.
- Il est donc impératif pour les voyageurs étrangers de conserver les justificatifs de change obtenus à leur arrivée, car ils seront exigés lors de la conversion des dinars restants en devises étrangères.
Cette mesure vise à éviter que des devises soient introduites ou sorties du pays sans traçabilité, contribuant ainsi à la lutte contre le marché parallèle des devises.
Le Marché noir dans le collimateur
L’Algérie installe ses premiers bureaux de change pour principal objectif de réduire l’emprise du marché noir sur les transactions en devises. Depuis l’été 2024, les voyageurs non-résidents sont tenus de justifier l’origine des devises qu’ils transportent. Une manière pour l’Algérie de reprendre le contrôle sur une partie de son économie informelle.
En installant ces bureaux de change de la Banque d’Algérie, le pays espère également inciter les touristes étrangers à utiliser les circuits officiels. Jusqu’à présent, beaucoup d’entre eux échappaient à tout contrôle, changeant leur argent sur le marché noir sans jamais passer par les banques. une situation qui privait l’État de précieuses devises.
Avec l’ouverture des premiers bureaux de change dans les aéroports et au ports, le pays amorce une transition vers une gestion plus transparente et sécurisée des devises étrangères. L’augmentation de l’allocation touristique et la mise en place d’un réseau de bureaux de change en Algérie répondent à une double ambition, améliorer les conditions de voyage des Algériens et réguler le marché des devises pour limiter la spéculation.
En offrant un accès simplifié aux devises et en renforçant le cadre légal, l’Algérie se donne les moyens de bâtir une économie plus stable et de gagner la confiance de ses citoyens et investisseurs étrangers. Cette réforme, bien que tardive, ouvre la voie à une meilleure intégration financière du pays sur la scène internationale.