En 2025, le passeport algérien a gagné quelques places dans le classement mondial de la mobilité, se hissant à la 83e position selon le dernier rapport publié par Henley & Partners, un cabinet spécialisé dans l’analyse de la liberté de voyage.
Concrètement, cela signifie que les citoyens algériens ont aujourd’hui plus d’options pour voyager sans visa ou avec des démarches simplifiées. C’est une bonne nouvelle dans un contexte où les restrictions de visa peuvent souvent freiner les projets personnels ou professionnels. En 2023, le passeport algérien occupait la 92e position dans le classement mondial. L’année suivante, il avait grimpé à la 86e place, enregistrant ainsi un léger mieux. Et pour 2025, il se stabilise désormais à la 83e position.
Autrement dit, en l’espace de deux ans, le passeport algérien a gagné neuf places, ce qui est significatif dans un classement où chaque point représente une nouvelle ouverture vers un pays, un continent ou une région du monde. Cette évolution souligne une tendance positive, même si le passeport reste encore en bas de tableau à l’échelle globale.
Une progression dans un classement très observé pour le passeport algérien
Le classement Henley Passport Index est devenu, au fil des années, une référence mondiale pour mesurer la puissance d’un passeport. Il est basé sur le nombre de destinations qu’un citoyen peut visiter sans visa préalable. Pour l’année 2025, l’Algérie passe de la 86e à la 83e place. Cela peut sembler modeste, mais dans ce type de classement, chaque position gagnée est souvent le résultat de nouvelles négociations bilatérales, d’accords diplomatiques, ou de mesures d’assouplissement mises en place par d’autres États.
À ce jour, un détenteur de passeport algérien peut se rendre dans 26 pays sans avoir besoin de visa. Ces destinations sont pour la plupart situées en Afrique et dans certaines régions d’Asie et des Caraïbes. Des pays comme le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie ou encore la Libye figurent dans cette liste pour le Maghreb et l’Afrique du Nord. Mais on retrouve également le Sénégal, la Guinée, le Mali, le Kenya ou encore Madagascar.
En Asie, quelques ouvertures existent également, comme la Malaisie ou Hong Kong, tandis que dans les Caraïbes, la Barbade, Saint-Vincent-et-les-Grenadines ou Haïti permettent un accès sans visa. Ce sont des destinations de plus en plus prisées, notamment pour le tourisme ou les échanges universitaires.
Même si ce nombre reste encore limité par rapport à certains passeports asiatiques ou européens, il marque une évolution progressive vers une meilleure reconnaissance du document algérien sur la scène internationale.
Les visas électroniques (eVisa) gagnent du terrain
Les visas électroniques, ou eVisas, une méthode de plus en plus répandue à l’ère du numérique. Pour les Algériens, 34 pays ont ouvert cette possibilité. Parmi eux, on trouve des destinations majeures comme la Turquie, les Émirats arabes unis, l’Inde, l’Australie ou encore l’Indonésie.
Ce type de visa est généralement accessible via un formulaire en ligne, accompagné du paiement de frais et parfois d’un justificatif de séjour. L’un des avantages de cette démarche est qu’elle évite le passage en ambassade, souvent chronophage. Pour les jeunes, les étudiants ou les entrepreneurs, c’est un format plus rapide et adapté à la mobilité moderne.
Cette progression du passeport algérien dans le classement est le fruit d’un travail diplomatique engagé depuis plusieurs années. L’Algérie cherche à diversifier ses partenariats internationaux et à renforcer sa coopération avec des pays de différentes régions du monde, notamment en Afrique et en Asie.
De plus, dans un monde où les échanges internationaux s’intensifient – que ce soit pour le tourisme, les affaires ou l’éducation – plusieurs pays revoient leur politique de visa pour attirer davantage de visiteurs. Cela profite à des États comme l’Algérie, qui entretiennent des liens historiques ou économiques avec certains de ces pays.
L’ eTA : une autre forme d’accès simplifié
Pour certains pays, comme le Canada, ce système permet aux ressortissants algériens qui possèdent déjà un visa américain valide ou une carte verte d’obtenir une eTA en ligne en quelques minutes. C’est aussi le cas pour d’autres pays qui conditionnent l’obtention de l’eTA à certains critères, comme un passeport biométrique ou des antécédents de voyage dans des pays partenaires.
Le processus est généralement rapide : il suffit de remplir un formulaire en ligne, de payer des frais modérés (souvent entre 5 et 20 dollars US), et de recevoir une autorisation par courriel. Cette autorisation est ensuite liée électroniquement au passeport et vérifiée par la compagnie aérienne lors de l’embarquement.
Même si l’eTA ne concerne pas encore une large liste de destinations pour les citoyens algériens, c’est un modèle de plus en plus adopté par les pays développés, notamment pour renforcer la sécurité tout en allégeant les procédures consulaires.
Où se situe l’Algérie par rapport à ses voisins ?
Dans la région du Maghreb, l’Algérie reste légèrement derrière le Maroc et la Tunisie, en termes de nombre de destinations accessibles sans visa. Le passeport marocain permet d’entrer sans visa dans plus de 70 pays, contre environ 69 pour le passeport tunisien. L’Algérie, avec 26 pays sans visa, reste encore loin de ces chiffres, mais comble peu à peu l’écart.
Cela dit, chaque pays a ses propres spécificités diplomatiques. Les relations bilatérales et les considérations de sécurité pèsent lourdement dans les décisions relatives aux visas. Le fait que l’Algérie améliore sa position démontre que la tendance est à l’ouverture, même si le chemin est encore long pour rejoindre les passeports les plus puissants du continent africain comme ceux des Seychelles ou de Maurice.