Le marché du travail ralentit, mais certains secteurs continuent de recruter massivement. Découvrez le top 10 des métiers les plus demandés selon France Travail en 2025 et les opportunités qui résistent à la crise de l’emploi.
Sur un marché de l’emploi en tension, les recruteurs cherchent toujours la perle rare. Malgré une baisse globale des intentions d’embauche en 2025, certains métiers résistent à la tendance. Ils restent indispensables à l’économie et peinent pourtant à attirer suffisamment de candidats. Ce paradoxe illustre les défis structurels du recrutement en France.
Chaque année, France Travail (ex-Pôle emploi) interroge des millions d’entreprises pour mieux cerner leurs besoins en main-d’œuvre. L’édition 2025 révèle une baisse marquée des projets d’embauche. Le tableau n’est pas très encourageant. En effet, 6,6 millions d’embauches qualifiées de durables, c’est-à-dire des CDI ou des CDD de plus de six mois, ont été effectuées en 2024. Cependant, ce chiffre représente une baisse par rapport à 2023, avec une diminution de 5,6 % des recrutements en CDI sur une année. Mais pointe aussi les secteurs qui continuent à embaucher massivement, voire à faire face à de sérieuses pénuries de candidats.
Entre besoins urgents et postes difficiles à pourvoir
Les métiers de la restauration, en particulier les serveurs de cafés et de restaurants, dominent cette année encore le top 10 des métiers les plus demandés. Avec plus de 107 000 postes à pourvoir, ils arrivent en tête des profils recherchés par les employeurs. Ces postes sont souvent jugés exigeants en termes de rythme et de conditions de travail, ce qui explique en partie les difficultés à recruter. Environ la moitié des projets d’embauche dans ce secteur sont considérés comme difficiles à concrétiser.
À côté de la restauration, les métiers saisonniers agricoles, comme les ouvriers viticoles et les cueilleurs, occupent aussi une place importante. Ils attirent un public en quête de flexibilité, notamment les étudiants ou les personnes en reconversion souhaitant une pause temporaire dans leur carrière.
Recrutement en baisse globale, mais dynamique dans certains secteurs
France Travail signale une chute globale de 12,5 % des intentions d’embauche en 2025, soit près de 349 000 recrutements en moins par rapport à 2024. Mais derrière cette baisse se cachent des disparités importantes selon les secteurs d’activité.
Le secteur médical et médico-social échappe partiellement à cette tendance. Les aides-soignants gagnent du terrain et se hissent à la 8ᵉ place du classement selon l’enquête annuelle sur les besoins de main-d’œuvre (BMO) de 2025 publié le vendredi 11 avril. Même si les infirmiers ou sages-femmes ne figurent pas dans le top 10, leur demande progresse également. Les besoins sont portés par le vieillissement de la population et la pression constante sur le système de santé.
Dans le bâtiment, la main-d’œuvre qualifiée reste activement recherchée. Maçons, électriciens ou plombiers, ces profils peinent toujours à être remplacés. Ce sont des postes souvent jugés physiques ou exigeants, mais qui offrent de réelles perspectives de stabilité et de revenus.
Des emplois accessibles, mais sous certaines conditions
Le classement des métiers les plus demandés met en évidence une réalité. En effet, de nombreux postes sont à pourvoir, mais ils restent parfois peu attractifs aux yeux des candidats. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela, notamment les conditions de travail difficiles, des salaires peu incitatifs, la mobilité géographique nécessaire ou encore la nature temporaire des contrats.
Par exemple, plus de 60 % des recrutements dans la restauration sont saisonniers. Ce type de contrat peut convenir à ceux qui recherchent une flexibilité professionnelle, mais pas nécessairement à ceux qui visent un CDI. De même, les métiers agricoles exigent une certaine endurance physique et une disponibilité ponctuelle.
Côté employeurs, le casse-tête du recrutement se poursuit. Un projet de recrutement sur deux est jugé difficile. Cette difficulté n’épargne aucun secteur, même ceux traditionnellement dynamiques. Selon le directeur des statistiques, des études et de l’évaluation chez France Travail, Cyril Nouveau, «50,1% des projets d’embauche sont jugés difficiles par les employeurs. »
Métiers en tension : quelles perspectives pour les demandeurs d’emploi ?
Pour les personnes en recherche active, le top 10 des métiers les plus demandés constitue un bon indicateur des opportunités d’emploi immédiates. Même si tous les postes ne sont pas équivalents en termes de conditions ou de durée, ils peuvent offrir un point d’entrée vers l’emploi durable, une première expérience ou une passerelle vers une formation qualifiante.
Certaines entreprises, confrontées à la pénurie de talents, revoient leurs exigences à la baisse, proposant parfois des formations en interne ou des parcours d’intégration simplifiés. Une stratégie qui pourrait bénéficier aux profils débutants ou en reconversion.
Si le marché du travail donne des signes de ralentissement, certaines fonctions restent donc des piliers de l’activité économique. À surveiller pour toute personne prête à saisir les opportunités là où elles se trouvent.