L’euro frôle la barre de 260 dinar sur le marché parallèle ce 16 avril 2025, alimenté par l’incertitude persistante autour de l’allocation touristique. L’absence de mise en œuvre concrète pousse les cambistes à spéculer, faisant grimper les devises étrangères à des niveaux records dans les rues d’Alger.
Ce mercredi 16 avril 2025, une nouvelle poussée des devises étrangères secoue le marché informel à Alger, en particulier dans les allées bien connues du square Port-Said. L’euro, qui poursuit son ascension, tutoie désormais la barre symbolique des 260 dinars à la vente. Une situation qui semble directement liée au flou persistant autour de la fameuse allocation touristique de 750 euros, dont l’entrée en vigueur, initialement annoncée par le ministre des Finances pour la mi-avril, tarde à se concrétiser.
Dans ce climat d’attente et d’ambiguïté, les spéculations reprennent de plus belle. Les cambistes, guettant le moindre signe venant du gouvernement, ont rapidement réajusté leurs taux. Ainsi, la monnaie unique européenne affiche 255 dinars à l’achat et grimpe jusqu’à 258 dinars à la vente. Une tendance qui pourrait bien se prolonger tant que les voyageurs algériens ne verront pas la couleur de l’allocation annoncée.
L’euro frôle la barre de 260 dinar : la spéculation reprend le dessus
En l’absence de confirmation concrète de l’application de l’allocation touristique, la demande de devises sur le marché parallèle reste forte, voire en augmentation. Cette attente alimente une dynamique spéculative où les vendeurs anticipent une ruée des citoyens désireux d’acquérir des euros pour leurs projets de voyage, notamment à l’approche de la saison estivale.
Les chiffres du jour le confirment. En effet, l’euro, moteur principal de cette hausse, s’inscrit dans une dynamique plus large. D’autres devises suivent une trajectoire similaire. Le dollar américain atteint 241 dinars à la vente, contre un taux d’achat de 237 dinars. Quant à la livre sterling, elle reste stable, affichant 306 dinars à la vente. Le franc suisse, quant à lui, atteint les 277 dinars. Ce décalage entre l’offre et la demande sur le marché parallèle s’explique aussi par l’écart grandissant avec les taux officiels.
Un écart toujours plus marqué entre marché officiel et marché parallèle
Sur le marché officiel, la Banque d’Algérie affiche ce 16 avril un taux de change de 149,95 dinars pour un euro. Soit un écart de plus de 100 dinars par rapport aux cotations du marché informel. Une différence considérable qui continue d’encourager les opérations en dehors du circuit bancaire.
La situation est similaire pour les autres devises. Le dollar américain s’échange officiellement à 132,88 dinars, soit près de 108 dinars de moins qu’au square. La livre sterling, affichée à 175,76 dinars dans les canaux formels, atteint les 306 dinars à la revente sur le marché parallèle. Ces écarts flagrants mettent en lumière la déconnexion entre les taux officiels et la réalité du terrain.
Tensions persistantes sur la devise et incertitude réglementaire
La promesse faite par le ministre des Finances d’introduire une allocation touristique à hauteur de 750 euros pour chaque citoyen algérien avait suscité beaucoup d’espoir. Annoncée pour mi-avril, cette mesure visait à soulager la pression sur le circuit informel en permettant un accès officiel aux devises. Pourtant, à la date annoncée, aucune mise en œuvre concrète n’est visible.
Ce vide crée un environnement propice aux anticipations, où la simple attente d’une mesure devient elle-même un facteur de volatilité. Les cambistes, toujours en alerte, traduisent ce climat incertain par une montée continue des prix, avec un euro presque à 260 dinars. L’effet domino touche également le dollar canadien (160 DZD à la vente), le dinar tunisien (75,5 DZD), ou encore le dirham des Émirats arabes unis (66 DZD).
Le square Port-Saïd, baromètre informel de l’économie réelle
Si les autorités s’efforcent de contenir les fluctuations par le biais de la régulation et des annonces, le square Port-Said, en plein cœur d’Alger, continue de jouer un rôle central dans la formation des prix. C’est là que se dessinent, en temps réel, les contours d’une économie parallèle en réaction constante aux promesses ou retards du pouvoir central.
Sur le terrain, les échanges se poursuivent dans une ambiance fébrile. Chaque rumeur, chaque déclaration d’un responsable politique influence les taux pratiqués. Les citoyens, pour la plupart en quête de devises pour des raisons personnelles ou professionnelles, se retrouvent face à une offre conditionnée par des logiques spéculatives qu’ils ne maîtrisent pas.
Ce 16 avril 2025 marque donc une nouvelle étape dans cette course à la devise. Et tant que l’allocation touristique ne passe pas du discours à l’action, l’euro n’a pas fini de grimper.