Le problème d’accès aux rendez-vous visa Schengen inquiète en Algérie. Des députés interpellent le gouvernement sur la revente illicite de créneaux, notamment pour l’Espagne. Enquête et sanctions exigées.
Alors que des milliers d’Algériens peinent à obtenir un rendez-vous visa Schengen, les pratiques frauduleuses liées à la revente de créneaux se multiplient. Un député tire la sonnette d’alarme et appelle le gouvernement à intervenir face à un marché noir bien organisé. Cette situation, devenue récurrente, alimente colère et frustration chez les demandeurs, confrontés à une opacité croissante. Face à ce système parallèle bien rôdé, les voix s’élèvent pour exiger des mesures urgentes. Le sujet prend désormais une dimension politique, avec l’interpellation directe du ministre des Affaires étrangères.
Marché noir des rendez-vous visa Schengen, le gouvernement algérien interpelé
L’accès aux rendez-vous visa Schengen continue de susciter indignation et frustration chez de nombreux demandeurs algériens. Malgré les ajustements apportés pour certains pays comme la France, d’autres consulats, à l’image de celui d’Espagne, restent confrontés à un problème persistant de manipulation des systèmes de réservation en ligne. Ce phénomène alimente un véritable marché noir, sur lequel les créneaux s’arrachent à prix fort.
Des créneaux fantômes, mais bien réels sur le marché noir
Dans une lettre adressée au ministre des Affaires étrangères, le député Rachid Cherchar s’inquiète du dysfonctionnement généralisé des plateformes de prise de rendez-vous, notamment pour le consulat d’Espagne. Selon lui, de nombreux citoyens signalent une indisponibilité systématique des créneaux, même lorsqu’ils tentent de réserver dès leur mise en ligne.
Ce constat laisse peu de place au doute, ces créneaux, invisibles pour les utilisateurs réguliers, sont détournés par des réseaux de courtage, qui les revendent illégalement. Sur les réseaux sociaux et certaines messageries cryptées, les offres pullulent, à des prix pouvant atteindre plusieurs dizaines de milliers de dinars.
Une fraude organisée qui interroge
Le parlementaire affirme recevoir des plaintes régulières émanant de citoyens désabusés face à cette forme de « privatisation clandestine » des rendez-vous consulaires. Dans sa missive, il évoque une manipulation technique systématique qui détourne le principe de l’égalité d’accès au service public consulaire.
Cette situation, devenue un sujet récurrent dans l’espace public, sape la confiance des citoyens et crée une inégalité criante entre ceux qui peuvent se permettre d’acheter un créneau, et ceux qui, malgré leur bonne foi, se retrouvent exclus du processus.
Vers une criminalisation de la spéculation sur les rendez-vous
Face à l’ampleur du phénomène, Rachid Cherchar appelle les autorités à réagir rapidement. Il demande l’ouverture d’une enquête officielle et la mise en place de mesures concrètes pour éradiquer cette fraude. Parmi les pistes envisagées, un renforcement des systèmes de sécurité des plateformes de rendez-vous, un audit technique indépendant, et la mise hors d’état de nuire des réseaux d’intermédiaires.
Plus encore, le député souhaite inscrire la manipulation des rendez-vous visa Schengen dans le cadre juridique de la spéculation illicite. À ce titre, il compte soumettre une proposition lors des débats parlementaires sur le projet de Code de procédure pénale. L’objectif serait d’introduire un article criminalisant la revente ou l’appropriation frauduleuse des créneaux de service public.
Au-delà de la simple question consulaire, ce dossier révèle les failles persistantes dans la gestion numérique de certains services sensibles. La multiplication des prestataires privés et l’absence de contrôle rigoureux sur les systèmes informatiques facilitent l’émergence de pratiques opaques.
Pour l’État algérien, le traitement de ce problème constitue un enjeu de crédibilité, tant sur le plan diplomatique que dans sa relation avec ses citoyens. Cette situation, devenue récurrente, alimente colère et frustration chez les demandeurs, confrontés à une opacité croissante. Le sujet prend désormais une dimension politique, avec l’interpellation directe du ministre des Affaires étrangères. Assurer un accès équitable aux rendez-vous visa Schengen revient non seulement à protéger les droits des demandeurs, mais aussi à garantir l’intégrité des institutions.