Corsica Linea annonce une nouvelle mesure importante qui affecte les traversées maritimes entre la France et l’Algérie. Cette décision, prise en réponse à des directives récentes des douanes algériennes, vise à améliorer la sécurité et la régulation des échanges entre les deux pays en imposant des restrictions sur les types de véhicules autorisés à entrer sur le territoire.
Depuis plusieurs années, les traversées maritimes entre la France et l’Algérie connaissent une fréquentation soutenue, notamment à destination d’Alger, où l’afflux de passagers est en constante augmentation. La compagnie Corsica Linea, leader sur cette ligne, vient d’annoncer une nouvelle mesure qui concerne aussi bien les véhicules des passagers que le transport de marchandises. Cette initiative, bien que contestée par certains usagers et membres du secteur, vise à encadrer les pratiques commerciales informelles et à améliorer l’organisation des ports, notamment ceux d’Alger.
Les liaisons maritimes entre la France et l’Algérie revêtent une importance cruciale pour de nombreux commerçants, qui s’en servent pour le transport de biens, de véhicules et d’autres marchandises. Toutefois, le contrôle des biens et des véhicules passant par ces routes maritimes se heurte fréquemment à des pratiques commerciales non régulées. Dans un communiqué daté du 20 février 2025, Corsica Linea a présenté les nouvelles règles strictes mises en place par les autorités douanières algériennes. Ces mesures incluent une restriction significative concernant le transport de certains types de véhicules et des produits.
Corsica Linea annonce une nouvelle mesure : des restrictions sur les véhicules transportés
L’une des principales annonces de la compagnie Corsica Linea concerne les restrictions imposées sur les types de véhicules pouvant effectuer une traversée. À partir de maintenant, seuls les véhicules de tourisme, non-immatriculés en Algérie, pourront obtenir un Titre de Passage en Douane (TPD) pour entrer en Algérie. Cette mesure vise à limiter l’importation illégale de marchandises via les traversées maritimes. Cette interdiction concerne notamment les fourgons tôlés et vitrés. L’interdiction touche également tous les véhicules destinés au transport de passagers sans sièges.
Cette décision s’inscrit dans une politique globale visant à mieux réguler les mouvements transfrontaliers et à renforcer les contrôles douaniers. Si cette règle n’affecte pas directement les voyageurs qui utilisent leur véhicule pour un séjour temporaire, elle impacte directement les transporteurs de marchandises et les commerçants qui en avaient fait usage pour expédier des produits non déclarés.
Par ailleurs, Corsica Linea a également annoncé qu’il était devenu interdit de charger des marchandises ou des bagages sur le toit des voitures et des véhicules d’une certaine hauteur dans le cadre des traversées entre les ports en matière de sécurité, mais aussi pour faciliter le débarquement et l’embarquement. Ces restrictions auront sans doute des répercussions importantes sur les passagers, notamment ceux qui comptaient sur ce type de chargement pour transporter des volumes importants de biens.
L’impact sur les passagers et les transporteurs : une organisation à revoir
Outre les nouvelles restrictions sur les véhicules, un autre point important est la gestion des flux de passagers à destination d’Alger. D’après les témoignages des voyageurs et les autorités locales, le port d’Alger a été un goulot d’étranglement lors des arrivées massives de passagers, surtout durant la période estivale. La situation a été mise en lumière, le 12 février dernier, lors de la visite du député Abdelouahab Yagoubi pour voir les procédures d’accueil, de prise en charge et de régularisation des passagers du navire Daniel Casanova de la compagnie française Corsica Linea, en provenance de Marseille. Ce dernier a pu constater la file d’attente à laquelle se trouvent confrontés des passagers au moment de leur arrivée.
Le ferry Daniel Casanova, qui relie Marseille à Alger, transporte chaque mois des centaines de véhicules et de passagers. Le député représentant de la communauté algérienne en France a relevé qu’après avoir accosté en milieu de journée, les derniers voyageurs ont dû patienter jusqu’à 10 heures avant de pouvoir quitter le port. Dans une publication postée sur sa page Facebook, le député Abdelouahab Yagoubi « disculpe » la compagnie maritime de cette « situation inextricable ».
Cependant, le parlementaire, Abdelouahab Yagoubi a mis en avant « l’engagement particulier » des responsables de la police aux frontières, des douanes et des autres services impliqués. Si des efforts notables ont été fournis par les autorités locales pour accélérer le traitement des passagers, le parlementaire a tout de même souligné les infrastructures vieillissantes du port d’Alger conçu dans les années 1940, qui semblent incapables de gérer l’afflux croissant. De fait, les voyageurs, souvent des commerçants, subissent des retards considérables.
Des infrastructures portuaires insuffisantes face à l’afflux de passagers.
Le port d’Alger, qui reçoit les ferries de Marseille, constitue un axe crucial pour le commerce entre les deux pays. Cependant, la structure de ce port, datant de plusieurs décennies, n’est plus adaptée aux exigences actuelles en matière de gestion des flux de passagers. Selon les observations de Yagoubi, la saturation du port et le manque d’espaces pour gérer efficacement le nombre de passagers et de véhicules contribuent à des délais de traitement très longs.
Les responsables locaux ont pris conscience de la nécessité de moderniser les infrastructures pour améliorer les conditions d’accueil. Le manque de signalétique et les infrastructures désuètes rendent les déplacements des passagers plus compliqués. L’absence de panneaux d’orientation clairs, en particulier, crée de la confusion et augmente le temps de séjour des passagers dans les zones de contrôle.
Dans le rapport, Abdelouahab Yagoubi a plaidé pour qu’un « débat responsable et constructif » soit engagé pour surmonter l’ensemble des points de friction. Le succès du service aux voyageurs passe selon lui par la coordination de l’ensemble des intervenants impliqués. Les autorités algériennes appellent au plus tôt à la modernisation du port d’Alger, une solution à même d’améliorer l’expérience du voyageur. Pour cela, des investissements conséquents et une bonne coordination entre les différents acteurs seraient nécessaires, notamment pour rendre plus fluide le processus d’embarquement et de débarquement.
Corsica Linea face aux nouvelles régulations douanières
La nouvelle directive des douanes algériennes proposée, si elle est bien accueillie à plus long terme à propos de la régulation des transports maritimes, pourrait perturber sur le court terme le voyageur avisé. Le fait de restreindre certains types de véhicules et de marchandises risque de compliquer les plans de ceux qui utilisent ces traversées pour des raisons professionnelles. Ces mesures s’inscrivent dans un cadre plus large de lutte contre le commerce informel, qui reste un problème majeur dans les échanges transfrontaliers.
En réponse à cette situation, Corsica Linea a insisté sur la nécessité de se conformer aux nouvelles normes pour éviter tout contretemps lors des contrôles douaniers. La compagnie encourage les passagers à vérifier à l’avance la conformité de leur véhicule et de leurs bagages aux nouvelles règles, notamment en ce qui concerne le chargement sur le toit des voitures.
Les présentes annonces constituent un tournant dans l’organisation des traversées entre la France et l’Algérie. Elles doivent permettre, tout en satisfaisant les exigences sécuritaires, une régulation d’un secteur qui, bien que très actif, confronte d’importants défis logistiques. Les passagers devront s’adapter aux nouvelles règles de fonctionnement pour éviter toute mauvaise surprise pendant les traversées.
Alors que ces mesures sont principalement appliquées par Corsica Linea, il est probable que d’autres compagnies maritimes, comme Nouris Elbahr Ferries et Algérie Ferries, les suivront dans un avenir proche. Le transport maritime entre les deux pays, crucial pour de nombreux passagers, pourrait se voir restructuré de manière plus stricte, avec des contrôles renforcés et des infrastructures à moderniser pour améliorer l’expérience des voyageurs.