Le ministère de la Santé vient de lancer une opération exceptionnelle d’attribution de logements LPL et LPA exclusivement dédiée aux agents de santé. Cette initiative vise à répondre à la crise du logement chez les professionnels du secteur, en leur offrant un accès prioritaire au logement social et promotionnel.
Face aux nombreuses sollicitations du personnel médical confronté à la pénurie de logements accessibles, les autorités algériennes passent à l’action. Une nouvelle circulaire ministérielle, datée du 8 avril 2025, vient encadrer une opération nationale de recensement des agents de santé éligibles au programme LPA (Logement Promotionnel Aidé) et au programme LPL (Logement Promotionnel Libre). Cette mesure, qui s’inscrit dans une logique de valorisation des ressources humaines du secteur, pourrait enfin apporter une réponse concrète à une demande restée trop longtemps sans solution.
Une opération ciblée pour les professionnels de la santé
La direction centrale du ministère de la Santé a adressé une instruction à l’ensemble des directions de santé des 58 wilayas du pays. L’objectif ? établir une liste nominative des fonctionnaires du secteur remplissant les conditions pour bénéficier d’un logement dans le cadre des programmes de logements LPL et LPA, gérés par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.
Ce recensement, lancé à travers la note officielle n°214, concerne l’ensemble du personnel hospitalier : médecins, infirmiers, agents paramédicaux, techniciens, administratifs… Une démarche qui montre une reconnaissance du rôle crucial joué par ces professionnels, notamment en période de crise sanitaire.
Conditions d’éligibilité au logements LPL et LPA
La circulaire précise les critères à remplir pour pouvoir figurer sur les listes de bénéficiaires. Le demandeur (ainsi que son conjoint) doit :
- Ne jamais avoir bénéficié d’un logement public ou d’une aide à l’habitat de l’État, que ce soit pour la construction, l’achat ou la réhabilitation d’un bien.
- Avoir un revenu mensuel total du ménage ne dépassant pas 120 000 DA, seuil fixé pour l’accès au programme LPA.
Ces conditions visent à garantir que l’aide soit attribuée en priorité aux agents aux revenus modestes et réellement dans le besoin, tout en assurant la transparence et l’équité dans l’attribution des logements.
Date limite : 20 mai 2025 pour les listes nominatives
Les établissements hospitaliers ont jusqu’au 20 mai 2025 pour transmettre les listes définitives des employés concernés. Ces listes doivent être établies en concertation avec les comités des œuvres sociales des hôpitaux et autres structures de santé. Cette collaboration locale permettra de mieux cibler les bénéficiaires et de garantir une certaine équité dans le processus de sélection.
Stabiliser les ressources humaines dans le secteur de la santé
Cette mesure exceptionnelle d’attribution de logements LPL et LPA est accueillie favorablement par les syndicats et les représentants du secteur de la santé, qui la considèrent comme une avancée importante dans la reconnaissance des efforts des soignants. Elle vient également soulager une pression sociale croissante, notamment chez les jeunes médecins et personnels soignants en début de carrière, souvent contraints de vivre dans des conditions précaires ou de retarder leur installation professionnelle.
En améliorant l’accès au logement, les autorités espèrent freiner la fuite des compétences vers le privé ou vers l’étranger, phénomène en nette augmentation ces dernières années. Cette politique de soutien au logement s’inscrit ainsi dans un plan plus large visant à redonner de l’attractivité aux métiers de la santé publique, tout en consolidant la stabilité du personnel médical dans les régions les plus touchées par la désertification médicale.
Avec ce programme ciblé sur les agents de santé, l’État algérien tente de réconcilier besoins sociaux et reconnaissance professionnelle. Les prochaines semaines seront cruciales pour le recensement des candidats éligibles et la mise en œuvre effective des attributions. Ce geste pourrait bien marquer le début d’une politique plus humaine et solidaire envers ceux qui œuvrent quotidiennement pour la santé de tous.