Ce mercredi 9 avril, à l’aéroport Paris Roissy des passagers en provenance d’Algérie ont vécu un moment plutôt rare : une arrivée fluide, rapide, presque déroutante… dans le bon sens du terme. Ceux qui sont familiers des voyages entre la France et l’Algérie le savent bien.
Dès la sortie de l’avion, les passagers ont remarqué quelque chose de différent. Pas de longues files, pas d’attente interminable, pas d’ambiance tendue. Bien au contraire. La présence renforcée d’agents de la PAF n’était pas synonyme de contrôle accru, mais bien d’un processus mieux organisé. Les voyageurs ont pu passer les formalités d’entrée en quelques minutes. Pour beaucoup, c’était une première.
Aujourd’hui, l’espoir est de voir cette amélioration se généraliser, non seulement à Paris, mais aussi dans d’autres points d’entrée du territoire français. Que ce soit à Lyon, Marseille, Lille ou Toulouse, de nombreux voyageurs algériens aspirent à vivre la même expérience que celle rapportée à Roissy
Un Franco-Algérien, habitué de cette liaison aérienne, raconte à l’aéroport Paris Roissy
Passer la Police aux frontières (PAF) n’est pas toujours une mince affaire. Et pourtant, ce jour-là, la situation a pris une tournure totalement inattendue. À tel point que plusieurs voyageurs n’en revenaient pas.
« Il y avait un nombre conséquent d’agents de la PAF, et notre passage était donc très rapide. Contrairement à mon voyage de février où j’avais vraiment eu l’impression qu’ils freinaient les choses volontairement. »
Une autre passagère, arrivée le même jour, confie avoir été agréablement surprise. Elle explique que les guichets étaient tous ouverts, les contrôles menés de façon courtoise et rapide, sans que cela ne compromette la sécurité.
Une fois les contrôles terminés, les impressions se sont échangées dans la zone de récupération des bagages. Un homme qui se dit « plutôt bavard » a raconté avoir engagé la conversation avec d’autres compatriotes. Et tous partageaient le même sentiment : celui d’un changement de ton et de rythme inattendu.
« Tout le monde était soulagé, on espère juste que ça continue comme ça. »
C’est ce genre de retour d’expérience qui a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, des forums, et même des groupes de discussion communautaires. Rien d’étonnant quand on sait que le passage à la frontière française représente souvent une étape stressante, surtout pour ceux qui voyagent régulièrement pour des raisons familiales, professionnelles ou médicales.
Un contraste frappant avec les mois précédents
Cette amélioration soudaine ne passe pas inaperçue, notamment auprès de ceux qui ont encore en mémoire certaines expériences bien moins agréables. En mars dernier, plusieurs passagers en provenance d’Alger avaient dénoncé des temps d’attente de plus de trois heures à Roissy, alors qu’un seul guichet PAF était ouvert pour plusieurs centaines de voyageurs. Le mécontentement avait été tel que certains n’avaient pas hésité à parler de « traitement discriminatoire ».
D’autres témoignages évoquaient des situations similaires à l’aéroport d’Orly, toujours sur des vols en provenance d’Algérie. Files d’attente interminables, contrôles renforcés, regards suspicieux : un quotidien épuisant pour une partie des voyageurs.
Autrement dit, l’expérience du 9 avril tranche radicalement avec ce que beaucoup considèrent comme un « parcours du combattant » habituel. Mais alors, qu’est-ce qui a bien pu changer ?
Roissy, miroir d’un apaisement politique ?
Difficile d’ignorer le contexte politique. Trois jours seulement avant cette arrivée fluide à Roissy, un événement diplomatique majeur s’est déroulé : le ministre français des Affaires étrangères a effectué une visite officielle à Alger. Une rencontre jugée décisive après plusieurs mois de tensions entre la France et l’Algérie.
À l’issue de cette visite, les deux parties ont annoncé un retour à la normale dans leurs relations. Pour beaucoup, cette déclaration n’est pas seulement symbolique : elle semble déjà avoir des répercussions très concrètes. Et cela pourrait bien inclure la manière dont les voyageurs algériens sont accueillis aux frontières françaises.
Ce lien, bien que non confirmé officiellement, est évoqué dans de nombreux témoignages. Certains passagers y voient un « signal d’apaisement », d’autres un « début de reconnaissance » envers une communauté souvent perçue comme marginalisée dans les aéroports.