Le 24 avril 2025, les services de police d’Oran ont frappé un grand coup contre le trafic de faux billets. Lors d’une opération ciblée, ils ont mis à jour un atelier de contrefaçon monétaire dissimulé dans un logement résidentiel.
À l’intérieur, un arsenal complet destiné à la fabrication de billets falsifiés a été découvert. Le bilan de la saisie est impressionnant : 115 millions de centimes (1,15 million de dinars) en faux billets de 2000 dinars algériens, prêts à l’usage. Ce démantèlement fait écho à une autre affaire survenue deux jours plus tôt, le 22 avril 2025, toujours à Oran. Cette fois, ce sont cinq individus, âgés de 22 à 67 ans, qui ont été interpellés. Leur implication présumée dans un réseau structuré de fabrication et de diffusion de fausse monnaie a conduit à leur arrestation.
Lors de cette opération, les services de la police judiciaire ont saisi 98 millions de centimes en faux billets de 2000 dinars. Les suspects utilisaient également du matériel bureautique classique pour leur activité : imprimantes jet d’encre, ordinateurs portables, et du papier spécifique acheté dans des commerces spécialisés.
Ce groupe aurait tenté d’introduire ces billets dans les circuits économiques locaux à travers des transactions de proximité. Selon les premiers éléments du dossier, ils se rendaient notamment dans des zones commerciales très fréquentées pour échanger ou dépenser leurs faux billets, souvent dans des boutiques de vêtements, des épiceries ou des stations-service.
La circulation de faux billets devient inquiétant!
L’opération a été menée par la brigade de lutte contre la criminalité économique relevant de la sûreté de wilaya d’Oran. Ce coup de filet n’est pas le fruit du hasard. Les enquêteurs surveillaient discrètement, depuis plusieurs jours, un domicile situé dans un quartier calme, après avoir reçu des renseignements sur une possible activité illégale liée à la contrefaçon monétaire.
Le 24 avril à l’aube, une perquisition est lancée. À l’intérieur du logement, les policiers découvrent un véritable atelier artisanal : imprimantes couleur haute résolution, encres spéciales, ordinateur équipé de logiciels de retouche graphique, feuilles vierges au format des billets de banque, et surtout une importante quantité de faux billets soigneusement empilés.
L’homme arrêté sur place, âgé d’une trentaine d’années, aurait opéré seul selon les premières investigations. Il a été immédiatement placé en garde à vue avant d’être présenté le 25 avril devant le procureur de la République près le tribunal d’Oran.
Le suspect aurait mis en place un procédé de reproduction artisanale, mais élaboré. Les billets falsifiés présentaient un niveau de finition suffisant pour passer inaperçus dans des contextes où les contrôles sont minimes. Il ciblait principalement les transactions en espèces, en particulier sur les marchés ou dans les petits commerces.
Les éléments techniques saisis indiquent qu’il avait tenté de reproduire certains signes distinctifs des véritables billets de 2000 dinars : coloration similaire, format exact, apparence du filigrane, et même imitation d’hologrammes à l’aide de papier métallique autocollant. Toutefois, les billets falsifiés ne résistaient pas à un contrôle poussé.
La procédure judiciaire est en cours, et l’accusé est poursuivi pour falsification de monnaie nationale, détention d’équipements à des fins de contrefaçon, et tentative de mise en circulation de faux billets. Une enquête parallèle a été ouverte pour identifier d’éventuels complices ou réseaux de distribution.
La fabrication de fausse monnaie ne relève plus seulement de réseaux internationaux sophistiqués. Elle peut désormais être menée localement, avec des moyens accessibles au grand public et une connaissance de base des outils numériques.
La multiplication des affaires similaires inquiète les autorités. La circulation de faux billets a des effets délétères sur l’économie : perte de confiance dans la monnaie, perturbation des échanges commerciaux, et risques accrus de fraude pour les commerçants.