Ce 24 avril à Paris, le taux de change de 100 euros en dinar subit une variation non négligeable. Le taux de change du marché parallèle s’établit à 260 dinars. Ce taux est déterminé essentiellement sur la base d’une dynamique monétaire tenant compte de la demande de devises et de la synergie économique entre l’Algérie et l’Europe.
À Paris, la communauté algérienne suit de près les fluctuations du taux de change de l’euro face au dinar. Ce mercredi 24 avril, le billet de 100 euros s’échange autour de 26 000 dinars sur le marché parallèle, un chiffre qui confirme la tendance haussière amorcée ces derniers jours.
Cette hausse, qui s’inscrit dans un contexte monétaire plus large, pourrait être marquée par les récentes annonces espagnoles sur le retrait prochain des billets de 50 et 100 euros, ce qui pourrait perturber certains canaux informels d’échange et de transfert de fonds. Bien que cette mesure concerne d’abord l’Espagne, sa portée pourrait s’étendre à d’autres pays de la zone euro, dont la France.
Taux de change de 100 euros en dinar sur le marché informel parisien
Le taux de change parallèle pratiqué dans la capitale française est actuellement de 260 DZD pour 1 euro, soit 26 000 dinars pour 100 euros. Ce niveau est supérieur à celui observé en Algérie, où l’euro s’échange autour de 259 DZD sur les places informelles comme le Square Port-Said à Alger.
En comparaison, le taux officiel publié par la Banque d’Algérie reste bien en dessous, à 150,11 DZD pour 1 euro, soit 15 011 dinars pour 100 euros. Le très fort différentiel entre les deux marchés traduit le maintien d’un marché parallèle très bien alimenté, que ce soit en Algérie ou dans la diaspora, là où résident des populations algériennes dans des villes européennes comme Paris, Marseille, Lyon, etc.
En effet, ce différentiel de taux sert des stratégies d’échanges multiples, en particulier pour les membres de la diaspora algérienne qui souhaitent envoyer de l’argent vers l’Algérie ou en recevoir. Pour beaucoup, échanger leurs devises au taux parallèle leur permet de maximiser la valeur transférée ou reçue en dinars.
Le retrait des billets de 100 euros va-t-il provoquer un effet domino ?
Le retrait des billets de 50 et 100 euros en Espagne, dès cet été, ne relève pas d’une décision anodine. Cette mesure, qui est annoncée par la Banque d’Espagne, fait partie d’une politique de lutte contre les activités illégales, telles que le blanchiment et le financement de l’économie souterraine. Ces coupures, en raison de leur forte dénomination faciale et de leur format relativement petit, favorisent les transactions discrètes de grandes sommes échappant à tout contrôle. En réponse à cela, les autorités espagnoles souhaitent assainir le circuit monétaire tout en renforçant l’usage des moyens de paiement électroniques.
Cette suppression des grosses coupures s’explique aussi par des raisons plus pratiques. De nombreux commerçants refusent aujourd’hui les billets trop abîmés, ce qui perturbe les échanges quotidiens. La Banque d’Espagne précise également que l’action suit le mouvement européen de numérisation des moyens de paiement où les opérations avec espèces, en particulier de forte valeur, sont de moins en moins utilisées.
Pour la diaspora algérienne installée en Espagne, cette disposition pourrait être particulièrement importante. Beaucoup de membres de cette diaspora ayant recours au cash, notamment pour les transferts informels de fonds ou d’échanges entre particuliers, la suppression des billets pourrait conduire certains de ses membres à changer leurs habitudes pour se tourner vers des circuits plus officiels souvent plus surveillés. Cela pourrait compliquer certaines pratiques installées de longue date, comme les transferts de fonds non déclarés vers l’Algérie.
L’impact ne va peut-être pas s’arrêter aux frontières espagnoles. Certains experts évoquent déjà un effet domino au sein de la zone euro. La France, pays où habite aussi une importante communauté algérienne, pourrait ainsi être tentée de s’orienter dans cette voie. Même si aucune annonce officielle n’a été faite jusqu’ici, la problématique se pose dans un contexte de numérisation rapide des paiements et de surveillance renforcée des flux financiers.
Dans ce climat, le taux de change de 100 euros en dinar pourrait devenir un indicateur encore plus sensible pour la diaspora, notamment en cas de raréfaction physique de ces billets. Si d’autres pays de la zone euro emboîtent le pas à l’Espagne, cela pourrait perturber certains réseaux de change parallèle entre l’Europe et l’Algérie, notamment à Paris, où le billet de 100 euros reste une référence dans les transactions informelles.
Pour l’heure, la France n’a pas encore annoncé de mesure similaire. Certains acteurs du marché parallèle à Paris pourraient anticiper une réduction de la disponibilité de ces coupures, ce qui pourrait faire grimper encore davantage leur valeur face au dinar algérien.
Pourquoi cette montée du dinar sur le marché informel à l’étranger ?
Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer. À commencer par la hausse saisonnière de la demande en devises à l’approche des vacances d’été qui fait monter les taux. Les Algériens de France, pour beaucoup projetant de revenir au pays pendant l’été, essaient de convertir leurs euros hors du circuit bancaire normal.
Ensuite, il y a l’allocation touristique promise par le gouvernement algérien, qui devrait atteindre 750 euros par voyageur et qui ne se concrétise pas ; ce qui prolonge la dépendance aux circuits informels, internes ou externes au pays. Le décalage entre les annonces officielles et leur mise en œuvre engendre un climat de doute. En l’absence d’un réseau efficace de bureaux de change agréés, les membres de la diaspora préfèrent recourir à des circuits où l’accès aux devises est immédiat, bien que non réglementé.
À Paris, les taux de change au noir restent donc le reflet d’un marché du change parallèle mondialisé, étroitement lié à l’actualité politique, économique et monétaire des deux rives de la Méditerranée. Alors que l’euro grimpe lentement face au dinar officiel, son prix sur les places informelles ne cesse de battre ses propres records, un signal clair que l’écart entre marchés officiels et informels reste, pour l’instant, bien enraciné.