Le taux de change des devises varie considérablement entre le marché officiel et le marché parallèle. Si vous souhaitez savoir combien vous obtiendrez pour 100 euro en Dzd, il est essentiel de comprendre ces différences. Découvrez ici l’équivalent exact selon les différents marchés.
Le taux de change est un indicateur crucial pour les citoyens et les entreprises qui doivent échanger des devises. Ce taux peut fluctuer considérablement en fonction du marché sur lequel vous effectuez la transaction, entre le marché officiel et le marché parallèle, souvent appelé le marché noir. Si vous avez récemment envisagé d’échanger vos euros en dinars algériens, vous vous êtes peut-être demandé combien vous pourriez obtenir pour 100 euros en Dzd. Voyons comment se positionne le marché des devises aujourd’hui.
Sur le marché noir des devises, les fluctuations des taux de change sont particulièrement marquées. Selon les cambistes du square Port-Said, un endroit bien connu pour l’échange des devises en dehors du cadre réglementé, le taux de l’euro est actuellement de 251 DA à l’achat et 254 DA à la vente. Autrement dit, si vous souhaitez acheter des euros, vous devrez débourser 251 dinars pour chaque euro, et si vous souhaitez vendre, vous recevrez 254 dinars pour chaque euro que vous cédez.
100 euro en Dzd : Le calcul selon le marché parallèle
Si vous échangez 100 euros sur le marché parallèle, vous recevrez 25 400 dinars algériens en vendant vos euros à 254 DA, ou 25 100 DA si vous achetez des euros à 251 DA. Ces montants sont bien plus élevés que ceux obtenus sur le marché officiel. En comparaison, sur le marché officiel des devises, les chiffres sont beaucoup plus bas. Le taux de l’euro y est de 146,16 DA pour un euro, enregistrant une baisse de 0,44 DA par rapport à la veille. Le dollar américain s’échange au taux de 133,58 DA, enregistrant une hausse de 0,33 DA par rapport à la veille.
Ce taux est déterminé par la Banque d’Algérie et utilisé pour les transactions bancaires régulières, bien loin des valeurs élevées pratiquées sur le marché parallèle. Dès lors, pour 100 euros échangés au taux officiel, vous obtiendrez donc 14 616 DA, soit quasiment la moitié du montant que vous pourrez acquérir sur le marché parallèle. Ce sont de ce fait des différences de cette nature apparentes qui expliquent la complexité économique dans laquelle vivent les Algériens, qui obtiennent souvent un meilleur taux de change qu’en recourant au marché parallèle.
Les facteurs qui influencent le taux de change
Sur les disparités qui marquent le marché officiel, géré en principe par la Banque d’Algérie, et le marché parallèle, influent plusieurs facteurs, notamment le contrôle strict des changes mis en œuvre par l’État algérien, le manque de devises, la restriction du transfert à l’international. L’Algérie, qui dépend largement des recettes pétrolières, a vu ses réserves en devises diminuer ces dernières années, d’où la pression sur le taux de change du dinar.
L’impact de la chute du prix du pétrole est évident. L’Algérie étant un exportateur majeur de pétrole, la baisse des prix mondiaux a entraîné une diminution des revenus en devises, ce qui a agi comme un frein sur la capacité de la Banque d’Algérie à soutenir la valeur de sa monnaie. Les conséquences de ce contexte incitent de plus en plus de citoyens et d’entreprises à recourir au marché parallèle pour accéder aux devises à de meilleurs taux.
Effectivement, la fluctuation des taux de change est causée non seulement par des facteurs locaux, mais également par des événements mondiaux majeurs, dont la chute des prix du pétrole. En avril 2025, le marché mondial a connu une perturbation franche avec l’effondrement brut des cours du pétrole. Le prix du baril de Brent a atteint 64,79 dollars, son plus bas niveau depuis décembre 2021, impactant directement l’économie des pays producteurs de pétrole, dont l’Algérie.
L’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP+) a été particulièrement touchée par cette crise. Bien que le groupe ait décidé d’augmenter la production de 411 000 barils par jour à partir de mai 2025, cette décision a été jugée insuffisante et mal orientée. Alors que la baisse des prix du pétrole est en grande partie liée à des tensions géopolitiques, notamment la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, les réponses des grands producteurs de pétrole n’ont pas suffi à stabiliser les marchés. La Chine, en tant que plus grand consommateur mondial de pétrole, joue un rôle déterminant dans la demande mondiale. Les politiques protectionnistes des États-Unis et les nouvelles taxes imposées par la Chine ont exacerbé cette instabilité.
Cette instabilité des marchés mondiaux a un impact direct sur les devises, en particulier sur les pays qui dépendent fortement des recettes pétrolières. En raison de son statut de pays majeur exportateur de pétrole, l’Algérie souffre particulièrement de l’évolution des prix de l’or noir, dont la chute entraine une baisse des recettes en devises et par voie de conséquence une dévaluation du dinar. Moins les rentrées de devises se propagent autant que le dinar dévalué, moins le pays est capable de maintenir son taux de change. Ce qui dénote pourquoi malgré les efforts déployés par la Banque d’Algérie pour réguler le marché des devises, le dinar persiste à se déprécier, et le marché parallèle s’avère prospère.
Taux de change et situation mondiale
En outre, la situation actuelle de la bourse mondiale et les turbulences économiques internationales jouent également un rôle crucial dans la volatilité des devises. Les fluctuations des taux d’intérêt, les politiques monétaires des grandes puissances économiques comme les États-Unis ou l’Europe, et même les crises géopolitiques ont des effets en chaîne sur les économies émergentes, dont l’Algérie.
La situation des devises sur le marché mondial impacte directement les taux de change locaux. Par exemple, les variations du dollar américain par rapport aux autres monnaies, comme l’euro, peuvent avoir un effet domino sur le dinar algérien, influençant son pouvoir d’achat par rapport aux devises étrangères.
Marché parallèle Vs marché officiel
Pour les investisseurs et les consommateurs, comprendre les écarts de taux entre les différents marchés est essentiel. Alors que le taux officiel de l’euro reste stable à 146,61 DA, le marché parallèle, comme on l’a vu plus tôt, pratique des taux plus élevés. Cela reflète l’offre et la demande de devises sur le marché informel, où l’instabilité économique et l’incertitude rendent l’euro beaucoup plus coûteux.
Par ailleurs, la situation mondiale, marquée par la volatilité des prix du pétrole et les tensions économiques entre les grandes puissances, rend les prévisions économiques encore plus incertaines. Les fluctuations des taux de change, à la fois sur le marché officiel et sur le marché parallèle, sont fortement influencées par ces facteurs globaux. Par exemple, une hausse des prix du pétrole pourrait aider à stabiliser le dinar en injectant davantage de devises dans les réserves du pays, tandis qu’une nouvelle chute pourrait aggraver la dévaluation et la pression sur les marchés informels.
Les autorités algériennes cherchent depuis plusieurs années à maîtriser cette dualité des marchés des changes. Cependant, jusqu’à présent, il existe peu de résultats, et le marché parallèle est toujours actif, notamment pour répondre à des besoins urgents et à une offre très limitée.
En somme, si vous prévoyez de convertir des euros en dinars algériens, il est essentiel de comparer les avantages et les inconvénients des deux options disponibles. Le marché officiel offre des taux moins avantageux, mais garantit une transaction sécurisée et sans risque. En revanche, le marché parallèle propose un taux de change plus élevé, tout en impliquant des échanges dans un cadre souvent informel et potentiellement risqué.