Le Visa Schengen numérique entrera en vigueur en 2028, selon la Commission européenne. Ce système vise à moderniser et sécuriser les procédures de demande de visa pour les ressortissants de pays tiers, en s’inscrivant dans une transformation globale des frontières extérieures de l’Union européenne.
Les frontières de l’Europe s’apprêtent à vivre un changement majeur. D’ici quelques années, les files d’attente devant les ambassades pour obtenir un visa Schengen pourraient bien disparaître. La date est désormais officielle : le visa Schengen numérique sera pleinement opérationnel en 2028. Ce projet, au cœur d’une stratégie européenne plus large de digitalisation des frontières, a pour ambition de rendre les voyages plus fluides tout en renforçant la sécurité des États membres.
L’introduction du visa numérique ne vient pas seule. Elle s’inscrit dans un agenda plus vaste qui comprend aussi le déploiement du système européen d’information et d’autorisation de voyage (ETIAS) et du système d’entrée/sortie (EES). Ces outils, en cours de finalisation, doivent permettre un contrôle automatisé des flux migratoires tout en simplifiant la gestion administrative des entrées dans l’espace Schengen.
Le visa Schengen numérique apporte une transformation en profondeur des procédures
La mise en place du visa Schengen numérique marque une rupture avec les démarches traditionnelles. À partir de 2026, les ressortissants de pays tiers pourront déjà commencer à utiliser la plateforme de demande de visa en ligne, mais c’est bien en 2028 que le système remplacera entièrement les demandes papier. La promesse ? Plus besoin de se rendre physiquement dans une ambassade ou un consulat, tout se fera via une interface sécurisée, accessible depuis un smartphone ou un ordinateur.
Cette plateforme permettra de télécharger les documents requis, de payer les frais de visa, de suivre l’état de sa demande et de recevoir la décision finale en ligne. Une fois la demande de visa accordé, il sera délivré sous forme numérique, intégré dans l’application mobile européenne dédiée aux documents de voyage. Ce format permettra une lecture automatisée aux postes de contrôle, réduisant ainsi les temps d’attente aux frontières.
Un outil clé pour une sécurité renforcée dans l’espace Schengen
Le visa Schengen numérique, en plus de faciliter les démarches, vise également à renforcer la sécurité aux frontières. Relié aux bases de données européennes existantes, il intégrera des technologies de reconnaissance biométrique et de croisement de données en temps réel. L’objectif est double : mieux détecter les fraudes et les risques liés à l’immigration illégale, tout en assurant la protection des droits fondamentaux.
Ce nouveau dispositif s’articulera étroitement avec le système ETIAS, prévu pour entrer en service en 2025, et le système EES, dont le déploiement progressif commencera la même année. L’ETIAS exigera des ressortissants de pays exemptés de visa qu’ils obtiennent une autorisation préalable pour entrer dans l’espace Schengen, tandis que le système EES enregistrera chaque passage de frontière de manière automatisée.
Une réponse aux défis actuels et à venir de la mobilité internationale
Face à l’augmentation des flux de voyageur, plus d’un demi-milliard de visiteurs ont été enregistrés récemment dans l’espace Schengen, et à un contexte géopolitique en constante évolution, l’Union européenne cherche à rendre ses frontières plus intelligentes. Cette transformation numérique répond à la nécessité d’un meilleur équilibre entre fluidité de circulation et rigueur sécuritaire.
Le visa Schengen numérique est également vu comme un levier pour rendre l’Europe plus accessible, notamment pour les étudiants, les touristes ou les professionnels venant de pays tiers. Les États membres espèrent ainsi renforcer l’attractivité de la région, tout en limitant les pressions sur les services consulaires.

Le calendrier se précise, les préparatifs s’accélèrent
La Commission européenne insiste sur le respect du calendrier adopté par le Conseil Schengen en mars 2025. Des actes d’exécution sont en cours d’examen pour encadrer la mise en œuvre du visa numérique. Par ailleurs, l’agence eu-LISA, chargée du développement technique de la plateforme, collabore étroitement avec les États membres pour anticiper les défis techniques et logistiques à venir.
La modernisation des procédures de visa est une priorité dans le rapport 2024-2025 sur l’état de Schengen. Le document souligne également les progrès réalisés sur d’autres fronts, notamment la baisse des franchissements irréguliers et l’intégration progressive de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’espace Schengen. Alors que l’Europe poursuit sa transition vers des frontières entièrement numériques, le visa papier, lui, vit ses dernières années.