Ce 21 avril, le taux de change de 100 euros au square d’Alger reste stable, avec un prix fixé à 25 800 dinars à l’achat. Une stabilité qui intervient après plusieurs jours de hausse, alimentée par une forte demande et les attentes liées à l’allocation touristique.
Au terme de plusieurs semaines de hausse, la tendance semble marquer le pas dans les rues du square Port Said, épicentre du marché des changes informels à Alger. Ce lundi 21 avril, les cambistes maintiennent le même tarif que le jour précédent, témoignant d’une relative stabilisation dans un contexte encore trop incertain.
Les raisons de cette stabilisation sont multiples. L’anticipation de la mise en œuvre prochaine de l’allocation touristique en est une. Les Algériens, désireux d’acheter des devises pour voyager, ont alimenté une demande soutenue ces dernières semaines. Une fois cette dynamique installée, les prix ont logiquement ralenti leur progression, en attendant les prochaines annonces du gouvernement.
Une stabilité attendue mais sous surveillance
Ce lundi 21 avril, sur le marché parallèle, 100 euros au square s’échangent à 25 800 dinars à l’achat et 25 500 dinars à la vente, selon les taux constatés chez les cambistes du centre-ville d’Alger. Cette parité est identique à celle observée la veille, ce qui marque une pause après une série d’ajustements consécutifs à une forte demande.
Ce maintien est important dans un climat où la pression sur l’euro s’était intensifiée. Sur le plan mondial, la monnaie européenne a connu des variations face au dollar, et ces ajustements se répercutent jusqu’aux marchés informels algériens.
Bien qu’il ne soit pas établi de lien direct entre les deux, ils subissent cependant tout de même des influences indirectes notamment liées à la politique de l’État et aux comportements de consommation du consommateur final, et ce, par le biais de la mise en place de stratégies tarifaires différenciées des revendeurs.
Un gap qui se creuse entre le marché officiel et parallèle
À titre de comparaison, le taux de change sur le marché officiel est de 151,16 DZD/Euros ; ce qui est très loin du taux constaté sur le circuit informel. Ce décalage, qui est pris en compte, illustre le poids du marché informel dans la gestion des devises en Algérie.
Pour d’autres devises également, l’écart reste important. Le dollar américain, par exemple, s’échange à 237 DZD à l’achat sur le marché parallèle, contre 132,64 DZD dans les bureaux de change officiels. Même situation pour la livre sterling, dont la valeur informelle atteint 305 DZD à l’achat, contre 176,14 DZD au niveau de la Banque d’Algérie.
Ces écarts témoignent d’une économie encore largement tributaire des circuits non réglementés pour l’accès aux devises étrangères. Cela concerne autant les particuliers que certaines activités économiques informelles, qui s’alimentent sur ces marchés pour contourner les restrictions du système bancaire.
Un marché sensible aux annonces économiques et politiques
Les fluctuations sur le square ne sont pas uniquement liées à l’offre et à la demande immédiates. Elles réagissent aussi aux signaux politiques et économiques, notamment ceux liés à la politique monétaire, à la régulation du commerce extérieur ou aux annonces comme l’instauration potentielle d’un guichet officiel pour l’allocation touristique fixé à 750 euros par an.
En parallèle, la problématique du pouvoir d’achat reste au cœur des discussions informelles. Les précédentes hausses de l’euro ont pesé à la fois sur les prix des produits importés et sur les frais de voyage. C’est pourquoi la moindre variation sur le marché de l’euro est scrutée par une large partie de la population, qu’il s’agisse de commerçants, de voyageurs ou d’épargnants.
Les autres devises aussi sous la loupe
Outre l’euro, d’autres monnaies étrangères continuent d’alimenter le marché informel. Le franc suisse, par exemple, s’échange à 277,5 DZD à l’achat, tandis que le dollar canadien est proposé à 162 DZD. Le riyad saoudien, très prisé en période de Omra ou de hajj, reste quant à lui autour de 60,5 DZD à l’achat.
La demande pour ces devises évolue aussi en fonction du calendrier religieux, des saisons touristiques et des ouvertures de visas dans les pays concernés. Ce qui explique que, même en dehors des devises principales, le marché du square conserve une activité soutenue et diversifiée.
Le square, dans ce contexte, reste un thermomètre de la situation monétaire officieuse du pays. Et même en période de stabilité apparente, l’ensemble du dispositif reste en alerte, prêt à réagir au moindre changement de cap.