Le prix de 100 euros en DZD à Paris atteint ce 27 avril 2025 les 25 900 dinars algériens sur le marché parallèle. Un taux bien au-dessus de l’officiel, et qui demeure un signal révélateur d’un écart devenu structurel entre les réalités économiques et le marché des devises.
À Paris, le square reste une scène silencieuse mais active où s’échangent les devises entre les mains de la diaspora. Ce dimanche 27 avril, l’euro s’y échange à 260 dinars algériens. En d’autres termes, 100 euros s’obtiennent aujourd’hui contre 26 000 DZD, un chiffre qui confirme la tendance haussière du taux de change sur ce marché informel, mais très suivi.
En comparaison, le taux de change officiel publié par la Banque d’Algérie affiche un euro à 150,24 DZD. L’écart est saisissant, plus de 110 dinars de différence par unité, soit près de 75 % de valeur en plus sur le marché parallèle. Cette disparité s’explique par de nombreux facteurs, notamment les restrictions de change, la forte demande en devises et une politique monétaire nationale encore sous pression.
Prix de 100 euros en DZD pour la diaspora algérienne
Pour beaucoup d’Algériens résidant à Paris ou y passant, ce taux parallèle constitue bien plus qu’un simple indicateur économique. Il influence directement le pouvoir d’achat, les transferts familiaux et les dépenses liées aux voyages ou à l’importation informelle de biens. Le « prix de 100 euro en DZD à Paris » est ainsi devenu une référence officieuse, consultée au même titre qu’un taux bancaire pour anticiper ou planifier des transactions.
Dans le contexte actuel, marqué par un dinar algérien sous pression et une inflation persistante, l’euro devient un refuge. Les cambistes, bien qu’opérant en dehors des circuits officiels, restent au cœur d’un système informel structuré, alimenté par une demande constante et par la limitation de l’accès aux devises dans les banques algériennes.
Une mécanique de marché ancrée
Le marché parallèle à Paris, souvent surnommé « le square parisien », fonctionne selon ses propres lois. L’offre et la demande déterminent les valeurs, et le taux du jour est souvent ajusté en fonction de la situation politique, de la conjoncture économique locale et internationale, ou encore du calendrier des vacances, période où la demande grimpe.
Avec le Ramadan récemment terminé et l’approche de la saison estivale, les besoins en devises augmentent. Les familles planifient leurs voyages vers l’Algérie, tandis que d’autres envoient de l’argent à leurs proches. Tout cela influence les cours, les rend volatils, et parfois même imprévisibles.
Pourquoi une telle différence avec le taux officiel ?

Le marché officiel reste difficilement accessible pour la majorité des citoyens. À ce jour, les montants de devises que peut acheter un particulier en Algérie sont strictement encadrés, et les procédures bancaires sont souvent complexes. Ce contrôle des changes crée une tension qui alimente un système parallèle devenu presque institutionnalisé.
Les experts évoquent aussi le rôle du marché informel dans la stabilisation spontanée des échanges économiques au sein de la diaspora algérienne. Quand l’euro monte, il ne s’agit pas uniquement d’un signal monétaire ; cela reflète aussi une perte de confiance envers le dinar algérien ou un besoin accru de liquidités étrangères.
Impact concret sur les transferts de fonds et l’économie informelle
Le taux du marché parallèle a une incidence directe sur les transferts d’argent depuis la France vers l’Algérie. Pour 500 euros envoyés via le circuit informel aujourd’hui, une famille algérienne pourrait recevoir jusqu’à 130 000 DZD, contre environ 75 120 DZD via les canaux bancaires. Une différence qui pousse naturellement de nombreuses personnes à se tourner vers les circuits alternatifs.
Par ailleurs, cette situation entretient une économie informelle solide, mais difficile à contrôler. Les autorités algériennes ont tenté de freiner cette dynamique à travers des mesures incitatives et des annonces de réformes du marché officiel des devises, sans réel impact jusqu’ici.
En fin de compte, les Algériens de Paris continuent d’évaluer leurs euros au rythme du square et non à celui des tableaux bancaires. Le taux de 259 dinars pour un euro n’est pas simplement un chiffre : c’est le reflet d’un système parallèle vivant, ancré, et plus que jamais indispensable à ceux qui naviguent entre deux rives.