Le prix exact de 100 euros en dinar algérien peut varier fortement selon que l’on consulte le marché officiel ou le marché parallèle en Algérie. Alors que la demande de devises reste élevée, ces deux canaux affichent des écarts de taux de change notables, influencés par plusieurs facteurs économiques, pratiques et réglementaires.
Le dinar algérien continue d’évoluer dans un système à double vitesse. D’un côté, le taux de change officiel est régulé par la Banque d’Algérie, appliqué aux banques et institutions. De l’autre, le marché parallèle, très actif, notamment à Alger, dans des lieux comme le square Port-Said, reflète l’offre et la demande réelle de devises, souvent bien plus élevée que la moyenne institutionnelle.
Prix exact de 100 euros en dinar : deux marchés, deux réalités
Sur le marché parallèle pour ce dimanche 13 avril, un euro s’échange actuellement à 252 dinars algériens à l’achat et 254 dinars algériens à la vente, selon les cambistes du centre-ville d’Alger. Ainsi, 100 euros valent 25 200 dinars algériens à l’achat et 25 400 dinars algériens à la vente dans ce circuit informel. Ces valeurs restent stables depuis plusieurs jours, portées par une forte demande, notamment à l’approche de la saison estivale et du retour des Algériens de l’étranger, ainsi que par la mise en application de la nouvelle allocation touristique qui pourrait influencer fortement la sphère parallèle.
En comparaison, le taux de change officiel fixé par la Banque d’Algérie est de 149,52 dinars algériens pour un euro, ce qui équivaut à 14 952 dinars algériens pour 100 euros. L’écart est donc conséquent, plus de 10 000 dinars algériens de différence entre les deux marchés. Cette disparité importante alimente naturellement le recours aux circuits non officiels pour les besoins quotidiens, surtout en l’absence d’un marché de change libre.
Taux de change parallèle : le dollar, la livre sterling et d’autres devises
Outre l’euro, d’autres devises affichent également des écarts significatifs entre les deux marchés. Par exemple, le dollar américain s’échange en ce début de semaine à 236 dinars algériens à l’achat et 239 dinars algériens à la vente au square Port-Saïd, alors que le taux officiel est de 131,64 dinars algériens. De même, la livre sterling a atteint 301 dinars algériens en dehors du cadre bancaire, contre 172,21 dinars algérien au cours officiel.
Les devises comme le dollar canadien s’échange à 158 DA à l’achat et à 162 DA à la vente au marché informel, contre 94,95 DA au marché officiel, ou le franc suisse qui s’échange à 270 DA à l’achat et à 274,5 DA à la vente au niveau de la sphère parallèle, contre 161,33 DA au niveau de la Banque d’Algérie, illustrent bien cette tendance générale. Ces monnaies sont souvent utilisées par la diaspora ou dans les transactions commerciales spécifiques, et leur taux parallèle répond à des logiques de rareté et de demande ciblée.
Grosse différence entre les marchés officiel et parallèle
Ce double système crée un déséquilibre qui impacte aussi bien les particuliers que les entreprises. Pour les voyageurs, les étudiants à l’étranger ou les familles qui reçoivent des aides en devises, le cours du dinar sur le marché informel devient la référence. L’écart, dans certains cas, dépasse 70 % de différence, notamment pour les devises les plus demandées comme l’euro ou le dollar américain.
Même pour les monnaies du Maghreb ou du Golfe, l’écart est bien visible :
– Dirham des Émirats arabes unis : 61,5 DA au parallèle / 35,84 DA officiel ;
– Riyal saoudien : 59,5 DA au parallèle / 35,07 DA officiel ;
– Dinar tunisien : 75 DA au parallèle / 43,83 DA officiel.
Pour le yuan chinois, qui reste moins sollicité, les valeurs sont de 30,5 DA dans l’informel contre 18,05 DA officiellement.
Un contexte économique qui alimente les taux non officiels
Plusieurs raisons expliquent la solidité du marché parallèle. D’une part, le manque de bureaux de change légalisés en Algérie, malgré leur récente mise en place au niveau des aéroports, des ports et des points de contrôle aux frontières, pousse une grande partie des échanges vers le secteur informel. D’autre part, les restrictions liées à la sortie de devises pour les particuliers et entreprises alimentent considérablement ce marché qui comble un vide laissé par l’absence de réforme structurelle.
Ce système informel, bien qu’en dehors du cadre légal, continue de répondre à des besoins économiques réels, notamment dans le cadre des voyages, de la scolarisation à l’étranger ou des transferts familiaux dans le cadre touristique ou de santé. Ce marché parallèle s’adapte aussi à des phénomènes saisonniers, particulièrement l’arrivée de la période estivale, qui fait grimper la demande de change et par conséquent les taux du marché parallèle.
Si vous avez besoin de connaître la valeur réelle de vos euros avant un voyage ou un transfert ? Au square Port-Saïd comme ailleurs, il est important de noter que les taux suivent de près la demande du moment.