Deux agents ont été surpris en flagrant délit de vol de bagages à l’aéroport d’Alger repéré grâce aux caméras de surveillance. Une affaire embarrassante qui relance la question de la sécurité dans les zones aéroportuaires.
Les faits se sont déroulés à l’aéroport international d’Alger Houari Boumédiène. Deux agents chargés du traitement des bagages ont été arrêtés après avoir été filmés en train de fouiller et de dérober des effets personnels de voyageurs en provenance de Dubaï. Une situation préoccupante qui soulève des interrogations sur les dispositifs de contrôle interne et la protection des biens des passagers.
Vol de bagages à l’aéroport d’Alger
Tout est parti d’une simple suspicion. Grâce au système de vidéosurveillance interne, les équipes de sécurité de l’aéroport d’Alger ont repéré un comportement suspect. L’un des agents en poste, affecté au tri et à la manipulation des bagages, a été vu en train d’ouvrir plusieurs valises dans une salle de repos, à l’abri des regards. Il y extrayait des objets de valeur pour les placer dans un sac à dos personnel. Un deuxième agent, complice présumé, jouait le rôle de guetteur dans les couloirs attenants, pour éviter toute intervention pendant l’opération. Ces faits ont immédiatement conduit à l’arrestation des deux individus.
L’enquête a révélé la nature des objets volés : trois téléphones portables haut de gamme, deux montres — dont une en argent de type Rolex — ainsi qu’un portefeuille rouge vide. Trois autres valises abandonnées ont été retrouvées dans la même pièce, probablement en attente d’être fouillées à leur tour. Les biens saisis lors de la fouille du sac à dos du principal suspect ont permis de relier ces actes à des plaintes déposées par des voyageurs ayant atterri en provenance de Dubaï ce jour-là.
Des agents en poste, pas affiliés à Air Algérie
Il est important de souligner que les deux individus arrêtés sont des agents affectés à la gestion des bagages, mais non identifiés comme employés directs de la compagnie Air Algérie, ni des services officiels de l’aéroport. Leur statut contractuel ou sous-traité n’a pas été mentionné.
Lors de leur comparution, les deux accusés ont nié les faits. Le premier a déclaré n’être qu’un nouvel employé, en poste depuis seulement deux semaines, et avoir agi sans malveillance. Le second a expliqué qu’il refermait simplement des bagages arrivés ouverts, affirmant qu’il suivait des consignes internes pour sécuriser les valises en mauvais état. Pourtant, les vidéos enregistrées par les caméras semblent contredire ces versions, montrant clairement des manipulations suspectes à l’écart des zones réglementées. La direction d’Air Algérie, qui s’est constitué partie civile, a réclamé un dédommagement symbolique de 200 000 DA et souhaite que cette affaire serve de levier pour revoir les protocoles de contrôle des employés dans les zones sensibles de l’aéroport.
Un fléau à éradiquer à l’aéroport d’Alger
Ce fait divers n’est pas un cas isolé. Si les vols de bagages ne sont pas systématiques, leur occurrence suffit à générer une crise de confiance chez les passagers. L’aéroport d’Alger, récemment modernisé avec un nouveau terminal, ambitionne de devenir un hub régional. Mais pour y parvenir, il devra prouver que sécurité et professionnalisme sont au cœur de sa gestion.
L’affaire des deux agents accusés de vol à l’aéroport d’Alger met en lumière un problème latent, le manque de surveillance interne efficace et les failles dans le recrutement ou la supervision du personnel sous-traité. Pour les milliers de passagers qui transitent chaque jour, la sécurité de leurs effets personnels n’est pas un luxe, mais une exigence. Cette affaire, rendue publique grâce à la vidéosurveillance, pourrait bien être l’électrochoc nécessaire pour un audit en profondeur des procédures de gestion des bagages à l’échelle nationale.