Voyage aux États-Unis, s’installer temporairement dans un État ensoleillé ou simplement profiter d’un long séjour aux États-Unis : chaque année, des centaines de milliers de Canadiens franchissent la frontière terrestre pour ce genre de projets. Mais depuis avril 2025, une nouvelle exigence vient bouleverser la routine bien huilée de ces voyageurs.
Le tourisme aux États-Unis a connu une reprise significative en 2023, avec l’accueil de 67 millions de visiteurs internationaux, marquant une augmentation de 31 % par rapport à l’année d’avant. Parmi les visiteurs internationaux, 1,6 million étaient des touristes français, représentant une hausse de 20,9 % par rapport à 2022. Cette tendance positive s’est poursuivie au premier trimestre de 2024, avec 340 000 Français ayant voyagé aux États-Unis, soit une augmentation de 20 % par rapport à la même période en 2023.
Un changement de règlementation impose désormais un enregistrement obligatoire, certains Canadiens qui souhaitent séjourner plus de 30 jours consécutifs sur le territoire américain. Et ce n’est pas un détail administratif à négliger : cette mesure touche de nombreux profils, des retraités nomades aux familles passant l’hiver au sud.
Voyage aux USA : modifications concernant les Canadiens
Depuis le 11 avril 2025, pour un voyage aux États-Unis toute personne âgée de 14 ans ou plus, de nationalité canadienne, entrant aux États-Unis par voie terrestre pour un séjour excédant 30 jours doivent désormais s’enregistrer formellement auprès du gouvernement américain. Ce changement découle d’une directive du Département de la sécurité intérieure des États-Unis (DHS) qui vise à renforcer le suivi des séjours de longue durée sur son territoire.
Cette mesure a été introduite dans le cadre d’un décret présidentiel signé en janvier 2025, intitulé « Protecting the American People Against Invasion ». Sans être nommément dirigée contre les Canadiens, cette politique s’inscrit dans une tendance plus large de durcissement du contrôle migratoire et du suivi administratif aux États-Unis.
La règle cible un large éventail de voyageurs. Elle s’applique dès que l’entrée se fait par un poste terrestre, que ce soit en voiture, en camping-car ou à pied, et que le séjour dépasse 30 jours consécutifs. Autrement dit, un grand nombre de Canadiens qui passent l’hiver dans des États comme la Floride, l’Arizona, le Texas ou encore la Californie sont désormais directement concernés.
Même les adolescents de 14 ans et plus doivent être enregistrés individuellement, tandis que les enfants de moins de 14 ans doivent être ajoutés à l’enregistrement d’un adulte accompagnateur. Ce changement complique légèrement les démarches, en particulier pour les familles nombreuses.
Un couple de retraités qui traverse la frontière en motorisé pour passer 90 jours en Arizona devra désormais effectuer l’enregistrement I-94. Un document délivré par les douanes américaines qui sert à enregistrer l’entrée d’un visiteur non immigrant. Jusqu’ici, les Canadiens n’avaient pas besoin de l’obtenir pour des séjours touristiques. Avec les nouvelles règles, ce formulaire devient obligatoire pour tout séjour de plus de 30 jours lorsque l’entrée se fait par voie terrestre.
Une famille qui séjourne deux mois en Floride dans une maison de location devra également s’y conformer, à condition que l’entrée ait eu lieu par voie terrestre. En revanche, un voyageur canadien qui atterrit à New York ou Miami par avion n’est pas concerné par cette obligation spécifique.
Ce qui reste inchangé
Ceux qui entrent aux États-Unis par voie aérienne ou maritime ne sont pas soumis à cette nouvelle règle d’enregistrement spécifique. Pour eux, le processus actuel d’entrée reste le même, via l’exemption de visa ou avec un visa de type B1/B2, selon le cas.
Par ailleurs, les Canadiens titulaires d’un visa de résident permanent américain, ceux ayant la double citoyenneté (canado-américaine), ou encore ceux qui disposent déjà d’un visa de travail (comme le visa TN ou L1) ne sont pas concernés par cette obligation, car ils sont déjà suivis par d’autres mécanismes administratifs.
Les voyageurs en possession d’un formulaire I-94 valide obtenu lors d’un voyage précédent pourraient également être exemptés, à condition que le document soit toujours actif.
Comment obtenir le document I-94?
L’enregistrement peut se faire directement au poste frontalier, au moment de l’entrée, ou en ligne avant le passage, via le site officiel La procédure en ligne permet de gagner du temps, en particulier dans les périodes de fort achalandage aux frontières.
L’obtention du I-94 coûte 6 $ US. Il est recommandé de conserver une copie papier ou numérique du document, car il pourrait être demandé lors de contrôles ultérieurs ou pour des démarches administratives.
Quelles sont les conséquences en cas de non-respect ?
Le non-respect de cette nouvelle exigence peut entraîner des sanctions. Cela inclut des amendes, des restrictions futures à l’entrée, voire une interdiction temporaire de territoire dans certains cas.
Par ailleurs, toute fausse déclaration ou omission intentionnelle pourrait être interprétée comme une tentative de fraude à l’immigration, ce qui complique sérieusement les choses pour un voyageur fréquent.
Il est donc fortement recommandé aux Canadiens concernés de prendre ces nouvelles règles au sérieux et de s’assurer de la conformité de leur situation avant de partir pour un long séjour.